Sans trembler, le CSS a donc composté son billet pour le prochain tour de la coupe de la CAF. A Lusaka, face aux Zambiens de Green Buffaloes, les hommes de Ruud Krol ont allié gestion de l'adversaire et mainmise sur le match en dépit d'une courte défaite. Il faut dire qu'avec pareil arbitrage maison, le CSS ne pouvait prétendre à plus, sachant que tout a été mis en œuvre par le trio arbitral pour ne pas froisser l'ego des locaux. Un arbitrage à sens unique. Une pelouse impraticable. Un temps sec qui a fortement indisposé les nôtres. Le CSS avait de quoi appuyer sur le frein en terre zambienne. Rappelons que lors de cette double confrontation, les Sfaxiens se sont servis les premiers, surclassant l'adversaire à Sfax même sur le score de (4-1). Une marge sécurisante qui en dit long sur les prédispositions d'un ensemble tunisien valeureux et déterminé. Ce faisant, accuser quelque peu le coup à Lusaka vers la fin du match entre dans l'ordre naturel des choses. Et les locaux ne se sont pas fait prier pour sauver l'honneur et signer un but contre un grand d'Afrique. Le CSS et l'Afrique, c'est une longue histoire. Quadruple vainqueur de la C3, le CSS fait figure d'épouvantail. Par ailleurs, cette saison, les Sfaxiens caracolent en haut du pavé de la L1, alliant talent, solidarité et caractère. Offensifs à souhait, les poulains du Batave Krol disposent d'une attaque de feu et d'un milieu compact et complémentaire. Avec les Chaouat, Manucho et autre Alaa Marzouki, les Sfaxiens ont des atouts à faire valoir. Idem derrière avec un jeune gardien qui a acquis ses galons de taulier, et des éléments confirmés, tels que Mathlouthi et Jelassi qui veillent au grain à chaque accélération adverse. De toute évidence, le CSS de cette saison marche sur l'eau la plupart du temps. Ce mélange de rigueur et de vélocité n'est pas près de s'estomper tant le CSS allie efficacité et maîtrise. C'est forcément le fruit d'un état d'esprit à conserver pour attaquer une deuxième partie de saison où les Sfaxiens seront attendus au tournant. Chaouat-Marzouki : force de frappe Symbole d'un groupe toujours capable d'arracher un résultat, Firas Chaouat, l'une des révélations de la L1, a radicalement changé de registre et de statut depuis les trois coups de la compétition. Attaquant de pointe, il ne rechigne pas à élargir sa palette en décrochant ou en revenant au charbon tantôt. Bref, il prête aussi main-forte aux médians et aux axiaux en situation de repli. Abattage, balayage, sprint dans la profondeur, il a tout d'un grand. Quant à son alter-ego, Alaa Marzouki, il a forcément atteint l'âge de la maturité. Buteur et passeur, Marzouki a, semble-t-il, évacué certains déchets dans le jeu, évoluant la plupart du temps droit au but. En clair, ces deux compétiteurs sont le symbole d'un collectif soudé et ambitieux. Au cœur du jeu, avec les Kolman, Karoui, Amamou et Hnid, le CSS dispose aussi d'éléments qui prennent souvent le relais des «héros habituels» du jeu sfaxien. Le CSS a de tout temps été imprégné par les préceptes du football total. Un football où tout le monde attaque et tout le monde défend. Achref Zouaghi et surtout Hamza Mathlouthi en sont les parfaits exemples avec cette volonté de tirer le groupe vers le haut. Cependant, à Lusaka, il a fallu cramer un peu plus d'essence et beaucoup d'adrénaline pour tenir un résultat. Mais l'objectif atteint au final aide à digérer la fatigue. Entreprenant et vivace sous l'impulsion de ces tauliers, le CSS de cette fin d'année régale comme jamais. Forcément, ça finira par payer !