A la tête de l'Unops en Tunisie, Maria Carmen Colliti, étonnante jeune femme au parcours impressionnant, qui a fait du monde son champ d'action, et de la Tunisie une bien belle escale Née dans le sud de l'Italie, d'un père anthropologue et d'une mère enseignante, Maria Carmen a grandi dans un univers studieux où un cadeau ne pouvait être qu'un livre et en aucun cas un jouet. A six ans, elle décida qu'elle voulait être Reporter de guerre. A 22 ans, avec un diplôme de sciences po et de droit en poche, elle gagne une bourse et part pour la Tanzanie. Nous sommes en 1995 : là- bas, pas de portable, bien sûr. Pour téléphoner, il fallait aller à la poste, et payer 15 dollars les 3 minutes de communication. Une seule télévision aux alentours, justement dans l'hôtel où elle habitait, et où tout le village venait regarder James Bond 007. Au bout de 2 jours, elle apprenait aux étudiants africains qui l'entouraient à chanter Frère Jacques. Là, au vu de sa capacité d'adaptation, elle changea de vocation, et décida qu'elle ne serait pas journaliste mais diplomate. Démarre alors sa vraie vie : une académie d'études diplomatiques à Malte. La rencontre de l'emblématique Emma Bonino qui l'engage comme conseillère juridique pour son ONG : «Pas de paix sans justice», avec qui, durant 6 années de passionnante collaboration, elle fait le tour du monde. Elle est ensuite recrutée par les Nations unies pour aller en Afghanistan, au sein d'une agence spécialisée dans la lutte contre le crime et la drogue. Elle y travaille sur la réforme de la loi pénale. De là, elle se retrouve au bureau Unops pour l'Irak. Elle travaille à la formation des ONG venues enquêter sur les cas de torture dans les prisons. Elle s'en souvient comme «un des jobs les plus beaux de ma vie». Peut- être aussi celui qui lui a offert un bond dans sa carrière, et la direction du bureau de Dakar pour l'Afrique de l'ouest et l'Afrique Centrale. Passant d'un contexte de conflit à une gestion de développement pur, elle couvre 21 pays, va au travail en Vespa, et prend l'avion comme on prend un bus. A la demande de l'Union européenne, l'Unops ouvre un bureau à Bruxelles, et l'y envoie. Elle, qui gérait quelque 100 personnes à Dakar, se retrouve seule à tout mettre sur pied. Mais la gageure la stimule et le défi est remporté : elle donne de la visibilité à l'Unops, et crée un partenariat avec l'UE.