« L'or vert de la Tunisie » se fait de plus en plus incontournable, non seulement comme condiment essentiel à la gastronomie locale, mais aussi comme produit de luxe, valorisant les assiettes internationales. Joliment emballée ou en vrac, l'essence des oliveraies tunisiennes représente l'un des principaux piliers de l'exportation. La production de ce produit de renommée mondiale a été telle, en 2017/ 2018, qu'elle a pu assurer l'approvisionnement des marchés internationaux tout en apportant à l'économie nationale un rendement costaud. En effet, selon les données publiées dans le bulletin de veille de l'Office national de l'huile et portant sur les exportations d'huile d'olive pour la saison 2017/ 2018, la production était de l'ordre de 325 mille t, dont 78% sont d'une qualité qualifiée d' «extra». Cette production a permis d'exporter quelque 215.061 t, d'une valeur de 2,146 milliards de dinars. Ces exportations ont été réparties selon et les besoins et les prédilections respectives des marchés internationaux. L'état des lieux montre, d'ailleurs, une nette préférence pour l'huile d'olive en vrac, qui se vend à des prix concurrentiels par rapport à l'huile d'olive mise en valeur. Aussi, les quantités d'huile d'olive en vrac destinées à l'exportation se sont, elles, élevées à 196.605 t contre seulement 18.456 t d'huile d'olive emballée. Toutefois, cette dernière continue à être prisée par des consommateurs exigeants, notamment les Français. « L'extra » en tête de liste Les connaisseurs savent parfaitement choisir la meilleure huile produite en Tunisie. D'ailleurs, celle de qualité extra a été exportée, en vrac, à raison de 151.611 t, d'une valeur de 1.523 millions de dinars. La même qualité dotée d'un emballage à son image a été vendue à raison de 17.083 t, pour une valeur de 223,4 MD. Quant à l'huile d'olive vierge, qui constitue le condiment prisé par les grands gastronomes internationaux et méditerranéens, en particulier, 9.139 t ont été exportées contre la valeur de 80MD. En revanche, 738 t d'huile vierge emballée seulement ont été exportées en 2017/ 2018, pour un montant de 8,5MD. Au total, et outre les deux qualités d'huile d'olive précitées, la Tunisie a réussi à renflouer ses caisses de 190,4 MD résultant des exportations propres à l'huile d'olive en vrac et de 239,4MD, relatives aux exportations de l'huile d'olive emballées. Des demandes « en vrac» L'invasion des marchés internationaux par l'huile d'olive tunisienne ne cesse de prouver la valeur de ce produit, aux vertus innombrables et au goût unique au monde. L'UE et l'Amérique du Nord en sont les principaux demandeurs. Les Européens réceptionnent, à eux seuls, 71% des exportations tunisiennes en huile d'olive. Toujours selon le bulletin de veille de l'ONH, les exportations vers l'Espagne étaient de l'ordre de 32% ; 31% pour l'Italie, 5% pour la France et 3% pour le Portugal. Pour ces pays, c'est l'huile d'olive en vrac qui est la plus sollicitée, puisqu'elle correspond à 73% des exportations de l'UE en huile d'olive tunisienne. Les Espagnols en ont importé jusqu'à 67.078 t en 2017/ 2018 et les Italiens jusqu'à 65.414 t. Les Américains du Nord, eux, accaparent 21% des exportations d'huile d'olive tunisienne, soit 18% pour les USA et 3% pour le Canada. Notons que les importations de l'Amérique du Nord en huile d'olive tunisienne en vrac sont de l'ordre de 19%. Autres marchés, nouveaux horizons Outre ces deux principaux importateurs, d'autres marchés internationaux tiennent à s'alimenter en huile d'olive tunisienne à des quantités moindres certes. Les manches devraient, néanmoins, se retrousser davantage pour promouvoir ces échanges et gagner plus de terrain en misant et sur la quantité et sur la labélisation. Parmi les marchés à consolider figurent le Maroc ( 2% ), l'Arabie saoudite ( 1% ), le Ghana ( 557 t) , l'Australie ( 821 t), les Emirats arabes unis ( 1.200 t ), le Japon ( 312 t), la Suisse ( 346 t), la Libye (407 t), l'Argentine (405 t) et bien d'autres encore. Si l'huile d'olive en vrac, destinée à l'exportation, préserve, sûrement, sa place sur bon nombre de marchés, dont l'Australie (1.021 t ), la Jordanie ( 528 t ), le Ghana ( 550 t), l'Argentine (405 t), l'Allemagne (162 t), l'Angleterre (331 t), c'est qu'il devient élémentaire de booster ces échanges sur le plan quantitatif tout en veillant sur l'introduction graduelle de l'huile d'olive emballée dans ces marchés potentiellement prometteurs. Pour ce, l'instauration d'une plateforme commerciale s'impose afin de créer une meilleure visibilité des produits de haut de gamme. Actuellement, l'huile d'olive emballée demeure un produit sollicité essentiellement dans trois méga-marchés, dont l'Amérique du Nord, l'UE et les pays du Golfe, avec respectivement des taux de 40%, 27% et 15%. Le marché français a importé, à lui seul, 4.146 t de ce produit de valeur. Le Canada en a importé 5.037 t ; l'Arabie saoudite 1.391 t et les Emirats arabes unis, 1.049 t.