Il a finalement été pris dans les filets de la marine italienne. H.S., 26 ans, a maille à partir avec la police dans les filets de laquelle il a été pourtant pris à cinq reprises pour des délits divers. Loin d'être assagi, les nombreux séjours dans l'auberge de La Mornaguia l'ont finalement poussé à songer à opter pour l'inévitable émigration clandestine, très… en vogue dans les milieux encombrants de la délinquance en Tunisie. Or, le problème est qu'il fallait d'abord trouver l'argent pour financer son aventure maritime. Un casse-tête qui lui a longtemps torturé le crâne, tous ceux qu'il a approchés pour un prêt lui ayant brandi une cinglante fin de non-recevoir. Ayant épuisé toutes ses réserves de patience, il décida alors de lancer une opération de braquage. Advienne que pourra ! Son stratagème diabolique était clair : cibler un bon client au joli butin garanti. Passant à l'acte, c'est devant les banques de la capitale qu'il se plantait, des heures durant, à la recherche d'une proie facile. Et ce qui devait arriver arriva, lorsqu'il tomba, un jour, sur une personne qu'il se mettait à épier au guichet d'une succursale bancaire où elle tira une belle liasse de billets, soit la bagatelle de 15.000 dinars. En regagnant sa voiture au parking, la victime fut soudain accostée par H.S. qui, sans plus tarder, lui administra un terrible coup de poing qui le mettra K.-O., avant de prendre la poudre d'escampette, en possession du joli pactole. Après quoi, il contacta un certain S.G., organisateur des traversées de la mort, très connu auprès des harragas dans la région du Cap Bon. Une fois les formalités du voyage accomplies contre le versement de 5.000 dinars, H.S. n'avait plus qu'à rallier, au clair de la lune, le point de départ sur les côtes de Kélibia, n'ayant sur lui que ses habits et le reste du butin. Il était tellement heureux de pouvoir enfin prendre le large qu'il n'a même pas pris la peine d'aviser ou, du moins, d'informer qui que ce soit de son «projet». Un projet qui tombera à l'eau, lorsque leur embarcation légère bondée de harragas a fini par faire naufrage. Sauvés in extremis par la marine italienne, H.S. et ses compagnons sont remis aux autorités tunisiennes. L'enquête policière révéla ensuite que notre sieur était recherché pour un braquage… lourd de conséquences, s'agissant d'un repris de justice.