A l'occasion du 5e anniversaire de l'adoption de la IIe Constitution, l'ARP a décidé cette fois de jouer la carte de l'adhésion. Ainsi, à cette cérémonie ont été conviés l'ensemble des acteurs qui ont œuvré à l'écriture et l'adoption historique de la Constitution de 2014, et au premiers rang desquels les constituants de l'Assemblée nationale constituante Dans la sérénité et donnant l'image d'une Tunisie unie et fière de ce qu'elle a accompli, plusieurs personnalités politiques ont pris la parole à la tribune dans l'hémicycle. Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante, retrouve le palais du Bardo après l'avoir quitté 5 ans auparavant. Lui aussi a joué la carte du rassemblement dans un exercice de style bien orchestré. Dans son allocution, Mustapha Ben Jaâfar a mis en avant les réalisations de l'ANC, mais également les lois importantes et historiques votées par le Parlement actuel à l'instar de la loi relative au Conseil Supérieur de la Magistrature ou encore la loi sur l'élimination de toutes les formes de violence à l'égard des femmes. De plus, dans son intervention, le président de l'Assemblée Nationale Constituante admet que la Constitution de 2014 n'a pas été seulement l'œuvre des députés constituants, mais qu'il s'agissait d'une conjugaison des efforts de toute la classe politique et de la société civile. Pour sa part, le président actuel de l'Assemblée des Représentants du Peuple, Mohamed Ennaceur, n'a pas manqué, à son tour, de saluer ce grand moment de l'Histoire de la Tunisie lorsque les députés, dans la liesse collective, ont enfin adopté la Constitution de la deuxième République. "C'était un moment historique qui résume à lui seul l'unité des Tunisiens, a-t-il dit. C'était un moment de convergence de la volonté nationale". Mohamed Ennaceur rappelle toutefois que le rôle de l'ARP, élue en 2014, est de mettre en application l'ensemble des articles de la Constitution. Dans son discours, le président de l'ARP a énuméré l'ensemble des travaux et des efforts entrepris par les députés dans la voie de la concrétisation des dispositions de la Constitution de 2014. De son côté, le rapporteur général de la Constitution et actuel député Habib Khedher a rappelé les différentes étapes de la rédaction de la «Constitution de la révolution et la troisième Constitution de l'histoire du pays». Pour lui, cette nouvelle Constitution «est venue couronner la révolution de la liberté et de la dignité». «La révolution a abouti à la Constitution d'une Assemblée Nationale Constituante lors de la première élection législative libre et transparente, et dont la première session s'est tenue le 22 novembre 2011». Il a ajouté que le choix de la nouvelle Constitution a été d'adopter une nouvelle Constitution plutôt que d'amender la Constitution de 1959. En ce temps-là, il a expliqué que l'aspiration des constituants était d'élaborer une constitution pour tous les Tunisiens et Tunisiennes et qui, au final, incarne les objectifs de la révolution, garantisse les droits et libertés et établisse les bases de la justice sociale et du développement équitable. Khedher n'omet pas d'affirmer qu'un effort a été fait pour combiner à la fois l'enracinement de l'identité culturelle et civilisationnelle des Tunisiens avec les principes universels des droits de l'Homme. En sa qualité de témoin et acteur de l'Histoire, Habib Khedher admet notamment que la présence au sein de la Constituante de nombreux militants a contribué à cette volonté de soustraire le maximum de pouvoirs à l'exécutif en les confiant à des institutions indépendantes.