Les étals anarchiques gâchent l'esthétique de la ville et importunent les citoyens, gênés par la présence des marchands ambulants. Jamais le centre-ville de Bizerte n'a été aussi défiguré et pollué! On a pensé qu'avec des élections démocratiques, les citoyens allaient être témoins de la métamorphose de leur ville grâce à la décentralisation et aux nouvelles prérogatives attribuées au président de la commune qui devraient améliorer la qualité de la vie dans la cité par le lancement de projets de proximité, touchant à l'infrastructure, à la protection de l'environnement, à l'esthétique de la ville. En accédant à l'isoloir pour voter, les Bizertins ont fait confiance aux candidats qui leur ont promis d'organiser la cité suivant la volonté de la majorité des habitants: une ville propre où il fait bon vivre. Seulement, une fois élus, les membres du conseil municipal ont fait mine d'être à proximité de l'électeur, puis ont totalement disparu de la circulation devant l'incapacité à réaliser la moindre promesse. La tâche étant colossale ! Les étals anarchiques, qui devaient être leur cheval de bataille, ont pris de l'ampleur depuis leur élection. Après les rues Boubaker-Békir, Sassi-El Bahri, Cheikh-Driss, la place du Commandant Mohamed-Béjaoui, voilà que le phénomène touche maintenant les alentours du Souk Slaheddine-Bouchoucha et la symbolique esplanade du 18-Janvier 1952, envahie par la friperie. Les riverains de tous ces endroits sont en train de vivre à l'étroit et souffrent de toutes sortes de pollution : sonore, visuelle… On nous rabâche les oreilles avec le commerce parallèle, mais on ne fait pas grand-chose sur le terrain pour éradiquer un tant soit peu le phénomène. Dans de pareilles conditions pour le moins exécrables, comment peut-on oser demander aux habitants de payer leurs impôts ? Sur le plan de l'infrastructure, tout le monde se plaint de l'état des routes, des travaux de raccordement de tout genre inachevés, de la destruction de la forêt, des constructions sans autorisation préalable... Bref, le ras-le-bol est général ! En circulant à pied ou en voiture, on constate aisément que les dégâts sont énormes. On a l'impression qu'il y a démission de nos gouvernants. Nous ne terminons pas sans mentionner ce projet en cours de réalisation à l'entrée de la ville. En effet, on est en train d'assister à la construction d'une vespasienne. Un investissement qui peut rapporter gros au vu de la peur au ventre qui gagne les jeunes quant à leur avenir...