e discours de Taboubi à l'ouverture du congrès avait des airs de programme pour un futur mandat à la tête de l'organisation. Pour lui, il est impératif de réformer les institutions maghrébines. Pour ce faire, il plaide pour la création de nouveaux mécanismes de prise de décision et pour une meilleure représentativité des femmes. Il propose que la femme soit désormais représentée par le tiers au minimum dans toutes les instances de décision. L'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe a tenu à Tunis son 5e congrès en présence de plusieurs personnalités syndicales de premier plan ainsi que des personnalités politiques à l'instar du ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi. Ayant son siège à Tunis, l'Ustma est bien ancrée en Tunisie. Depuis 14 années déjà (date de son dernier congrès), le secrétariat général de l'Union revenait à un Tunisien, en l'occurrence Abdessalam Jrad. Malgré les changements survenus à la tête de l'Ugtt, Abdessalam Jrad à continué à combler un vide. Hier, le temps était venu pour l'organisation de nouvelles élections. La composition des membres votant au sein de l'union est telle (15 représentants pour chaque délégation) que le consensus est forcément de mise. Ainsi, comme nous l'explique Naima Hammami, secrétaire générale adjointe chargée des relations arabes, extérieures et l'émigration, à l'issue de ce congrès, l'actuel secrétaire général de l'Ugtt, Noureddine Taboubi, devrait sans aucun doute hériter du poste de secrétaire général de l'Ustma. L'Algérien Abdelmajid Sidi Said, devrait conserver son poste de président de l'Union. Il s'agit donc du principal ordre du jour de ce congrès, mais c'est aussi l'occasion pour les travailleurs des cinq pays du Maghreb arabe d'afficher une solidarité en dépit de l'absence d'une volonté politique réelle d'unification. "Nous ne cessons de parler du coût du non-Maghreb, nous explique Naima Hammami. Il y a des opportunités formidables qui nous permettraient, si on était unis, la création d'emplois. Notre combat consiste à unifier nos positions, à parler d'une seule voix, à négocier ensemble des accords tels que l'Aleca, nous pouvons, si nous sommes unis, être les locomotives du monde arabe", s'enthousiasme Naima Hammami. Au pupitre, le président de l'Ustma, Abdelmajid Sidi Said, a tenu un discours très cru à l'adresse de ses camarades. Devant une salle comble, Sidi Said a mis en garde contre l'ingérence d'organisations syndicales de dimension internationale dans les affaires des syndicats maghrébins nationaux. "Ces organisations viennent aujourd'hui nous dire ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire", s'insurge Sidi Said. Il s'en est pris particulièrement aux organisations "britanniques, aux Japonais, aux Allemands et aux Suédois". Pour lui ces organisations veulent dicter aux syndicats Maghrébins, la marche à suivre, alors qu'elles ferment les yeux sur les agissements des syndicats israéliens à titre d'exemple. Le vieux routard de la lutte syndicale a critiqué l'acharnement de ces organisations internationales à vouloir imposer la pluralité syndicale et à chercher toujours à ce qu'il y ait une barrière entre le travail syndical et les gouvernements. "Or, je crois au contraire que des effets de synergie sont possibles avec les gouvernements, notamment vers la création d'un marché maghrébin commun". Pour sa part, le secrétaire général de l'Ugtt et prétendant au poste de SG de l'Ustma, Noureddine Taboubi, a reconnu que depuis plusieurs années, l'activité de l'Union a été très faible, voire inexistante. "Les révoltes populaires demandaient l'emploi, la liberté et l'équité sociale, mais notre capacité a été trop faible pour pouvoir porter ces revendication", note Taboubi. Le discours de Taboubi à l'ouverture du congrès avait des airs de programme pour un futur mandat à la tête de l'organisation. Pour lui, il est impératif de réformer les institutions maghrébines. Pour ce faire, Taboubi plaide pour la création de nouveaux mécanismes de prise de décision et pour une meilleure représentativité des femmes. Il propose que la femme soit désormais représentée par le tiers au minimum dans toutes les instances de décision. En outre, Noureddine Taboubi souhaite dynamiser les politiques de l'emploi dans l'espace maghrébin en permettant notamment une meilleure fluidité de la main-d'œuvre dans l'espace maghrébin.