La situation des enfants handicapés ainsi que la rigidité des conditions du droit d'adoption constituent les principales lacunes à pallier pour une meilleure prise en charge de cette catégorie vulnérable de la société. La Ligue tunisienne des droits de l'Homme a tenu, hier au siège du Snjt, une conférence de presse pour présenter une étude dressant l'état des lieux du droit à la prise en charge des enfants handicapés sans soutien familial. S'inscrivant dans le cadre du projet « renforcement des droits des enfants handicapés sans soutien familial » élaboré en partenariat avec le programme Soyons Actifs/Actives, l'étude s'articule autour de deux grands axes, à savoir l'évaluation des conditions de prise en charge et de l'hébergement des enfants handicapés sans soutien familial dans les établissements de protection sociale et l'étude du cadre juridique relatif qui lui est relatif. Modification des législations en vigueur Se basant sur des visites sur le terrain dans les centres sociaux d'accueil sur le Grand Tunis et à Nabeul ainsi que sur des entretiens avec des juges d'instruction, la présente étude met en relief les conditions difficiles de prise en charge des enfants handicapés sans soutien familial. Au sujet de l'adoption des enfants handicapés, Mme Naima Jelassi, experte dans le domaine social, a déclaré lors de son intervention que les familles tunisiennes refusent d'adopter les enfants à handicap et ceux de peau noire. En effet, les juges qui traitent les demandes d'adoption affirment que les couples exigent comme critère la bonne santé de l'enfant à adopter, soutient-elle. De son côté, Mme Omayma Jabnouni, membre de la LTDH et coordinatrice du projet, a déploré la rigidité des conditions du droit d'adoption qui exigent la nationalité tunisienne et des adoptants mariés. « Pourtant, un bon nombre de demandes d'adoption d'enfants handicapés parvient de la part d'étrangers », soutient Mme Jelassi. En outre, les intervenantes ont mis en garde contre la marginalisation de cette catégorie vulnérable de la société appelant, ainsi, à la modification des législations en vigueur, de manière à rehausser leur image au sein de la société. Elles ont, également, mis en exergue l'état de délabrement de l'infrastructure des centres sociaux, outre le manque des ressources humaines et financières indispensables pour le bon fonctionnement de ces structures.