Comme on l'a annoncé dans notre édition du mercredi 13 février, la visite «historique du chef du gouvernement Youssef Chahed à Paris a déjà commencé à porter ses fruits. Visitant, hier, la Station F, le plus grand campus de startup en France, Youssef Chahed a annoncé, en effet, que les Tunisiens auront bientôt leur Station T. Et le chef du gouvernement de souligner l'engagement à réunir toutes les conditions de succès aux jeunes entrepreneurs tunisiens et à les assister dans la création de leurs entreprises, notamment pendant les premiers mois de lancement de leurs projets. «Les structures d'accompagnement, ajoute-t-il, proposent désormais des solutions concrètes aux défis rencontrés par les jeunes entrepreneurs». Premier défi remporté : les jeunes Tunisiens désireux de créer une startup n'auront plus, à l'avenir, l'obligation de se déplacer à l'étranger. Ils pourront désormais profiter des services que leur offriront «les acteurs d'accompagnement et de financement, les structures d'appui et les experts» pour s'installer à leur propre compte. Deuxième objectif : la Tunisie a-t-elle réussi à convaincre l'Union européenne à prendre la décision de la retirer de la liste noire des pays tiers à haut risque de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme ? Hier, le chef du gouvernement s'est entretenu avec Angel Gurria, secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économique (Ocde). La question de «la liste noire» a été évoquée et l'on apprend que «les réformes engagées au niveau législatif par la Tunisie à la demande du Groupe d'action financière (Gafi) ont été soumises ainsi que les lois importantes mises en place dans le domaine de la lutte antiterroriste et du blanchiment des capitaux». On attend la décision que prendra le Conseil de l'Union européenne lors de sa prochaine réunion consacrée à l'actualisation de la liste noire des pays considérés comme à haut risque, c'est-à-dire soupçonnés de faciliter le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Dans la délégation qui accompagne le chef du gouvernement, l'espoir est réel de voir l'Union européenne retirer la Tunisie de la fameuse «liste noire». Bientôt la Cour constitutionnelle Il est à signaler que le chef du gouvernement s'est entretenu avec Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel français, et Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale. Youssef Chahed s'est notamment engagé à «parachever la mise en place des instances constitutionnelles manquantes dont en premier lieu la Cour constitutionnelle». Engagement réaffirmé lors de sa rencontre avec les membres de la communauté tunisienne en France, rassurés que «la Tunisie avance aujourd'hui à pas sûrs sur la voie de la transition démocratique». «La situation sécuritaire s'est améliorée considérablement, ce qui n'a pas manqué de profiter au secteur touristique qui a enregistré une vraie reprise durant 2018 avec une nette croissance des recettes et un développement important des marchés classiques dont la France. Et on a dépassé les chiffres de 2010 considérée comme l'année de référence pour le tourisme tunisien», a-t-il précisé.