« Le footballeur, que ce soit en Tunisie ou ailleurs, ne vole pas son salaire. Il le mérite. Aucun club n'accorde un salaire aussi important soit-il à un footballeur si l'on n'attend pas de lui un plus à la hauteur de ce qu'il va percevoir. C'est l'évidence même. Mais le problème en Tunisie réside dans le fait que c'est au niveau de la gestion des salaires des joueurs qu'il y a boire et à manger. Beaucoup de zones d‘ombre existent à ce niveau. En général, dans le monde entier, on croit que le plafond des salaires des joueurs professionnels n'a pas de limite. On juge qu'il est devenu surréel dans plusieurs cas. Mais on a tendance à oublier qu'à l'étranger tout est étudié et que le profit à tirer de tel ou tel recrutement, même s'il semble coûter les yeux de la tête au club recruteur, est très important lui aussi. Mais chez nous, la majorité de nos clubs ont les yeux plus gros que le ventre et même beaucoup plus gros que leur bourse. De ce fait les conséquences sont souvent désastreuses. La majorité des opérations de recrutement sont faites parfois à l'insu du joueur, surtout quand l'intention est de priver des clubs rivaux de s'adjuger les services de tel ou tel joueur ayant fait l'objet d'une surenchère souvent exagérée et sans fondement plausible. Nos clubs sont mal conseillés et ne savent pas, aussi, agir en concordance avec leurs moyens et leurs besoins. Cela conduit souvent à accorder des salaires très importants (mais mérités!) à des joueurs dans des postes déjà occupés par d'autres qui les valent à l'identique, mais qui restent criardement défavorisés matériellement par rapport aux nouvelles recrues. Bien évidemment, l'atmosphère envenimée par l'envie et la jalousie va s'électriser pour compliquer la mission de l'entraîneur en premier lieu. De toutes les manières, un joueur doit être bien payé pour s'épanouir et donner le meilleur de lui-même».