L'excès de confiance et la précipitation ont joué un mauvais tour au leader «sang et or» que l'ESMétlaoui vient d'accrocher dans son fief. Ainsi, l'Espérance se trouve privée de sa première échappée de la saison Arriver à freiner l'Espérance à Tunis en la privant de la victoire qui lui est devenue presqu'acquise à chaque coup sur le plan local est une vraie prouesse. Surtout quand cela est l'œuvre d'un club dit «petit» comme l'Etoile Sportive de Métlaoui. Ce genre de situations ne peut que procurer du charme et de la crédibilité à notre championnat national. En Liga espagnole par exemple, on a souvent vu de petits clubs renverser des situations à la tête du classement général en accrochant ou en battant l'un des deux monstres sacrés du football espagnol, en l'occurrence le Real Madrid ou le FCBarcelone. C'est qu'une compétition à cavalier seul ou à sens unique n'a aucune attraction et son vainqueur n'a presque plus de mérite en l'absence d'une bonne adversité. C'est d'ailleurs ce que vient de démontrer l'Etoile Sportive de Métlaoui qui est parvenue à tenir en échec (1-1) l'EST qui n'est autre que le champion en titre et le dernier détenteur de la couronne africaine la plus prestigieuse. Ce fut au cours d'un match très honorable pour les Sudistes qui ont crânement et intelligemment défendu leurs chances. Ils ont même fait montre d'un culot qui leur fait honneur puisqu'à aucun moment, ils n'ont eu froid aux yeux. Il est vrai que l'ESMétlaoui est presque lanterne rouge puisqu'elle est à un point de l'ASGabès et du CSHL, mais cela ne l'a pas empêché de défier l'Espérance dans son antre en l'obligeant au partage des points. L'ESM est loin d'avoir volé ce score car les protégés de Afouane Gharbi sont parvenus à fermer toutes les issues devant les redoutables Blaïli, Badri et Khénissi (puis Jouini) qui ont peiné avant d'égaliser grâce à Anice Badri (62') après avoir été menés au score une heure durant avec le but du Malien Aboubaker Diara (5'). Excès de confiance et précipitation Les «Sang et Or» ont été contrés par un adversaire aux contre-attaques bien ficelées et très dangereuses entreprises particulièrement par Diara, Baccouche et Méniaoui. Par ailleurs, on a beau tenter de coller ce trébuchement de l'Espérance sur le dos de l'arbitre de la rencontre, Walid Jéridi, qui pourrait avoir commis des erreurs défavorisant les locaux, mais la réalité est tout autre à notre sens. En vérité, l'Espérance ne doit s'en prendre qu'à elle-même dans la mesure où son rendement nous a rappelé ses nombreux anciens ratages, soit en raison d'un excès de confiance, soit à cause d'un énorme gâchis d'occasions propices sous l'effet d'un vieux démon appelé précipitation. Et devant l'ESM, ces deux vices étaient malheureusement présents. Pourtant, depuis le gain de la Ligue des champions, l'Espérance est devenue plus aguerrie et plus entreprenante que jamais auparavant. Aucun adversaire (ou presque) n'est plus capable de freiner sa marche ou ralentir son élan. Mais avant-hier, c'est une Espérance qui cherchait de nouveau ses repères qu'on a vue. Son flegme et sa sobriété ont été déstabilisés par le fait d'être cueillie à froid par un adversaire qu'on a d'emblée sousestimé. Mais ce à quoi Mouîne Chaâbani doit s'atteler en priorité désormais, c'est bien le problème de la précipitation devant les buts adverses. L'efficacité enregistrée ces derniers temps grâce à la forme de Khénissi, Badri et Blaïli se doit vraiment d'être recouvrée sans retard. Elle doit même être toujours entretenue, surtout que les épilogues du championnat et de la Ligue des champions africaine auront lieu avant l'été prochain.