Ames sensibles et claustrophobes, passez votre chemin. Ce film démarre comme un jeu d'évasion plutôt ludique avant de basculer dans une certaine sauvagerie. Dans le genre, c'est de la belle ouvrage à découvrir dès cette semaine dans les salles tunisiennes. Ils sont six. Très différents les uns des autres. Rien, a priori, ne les rassemble. Si ce n'est une intelligence plutôt vive... et cette intrigante boîte à secret qui atterrit un matin devant leurs portes. Une énigme, une invitation à participer à un escape game, un de ces jeux d'évasion «grandeur nature» directement inspirés des jeux vidéos. Avec plus ou moins d'enthousiasme, tous acceptent de participer à cette mystérieuse aventure qui titille leur curiosité et réveille chez eux des souvenirs enfouis. Funeste décision, car si le jeu sera bien au rendez-vous, ses règles restent opaques. Et elles sont pour le moins radicales. La mort des concurrents en fait partie… Spécialiste de l'épouvante, Adam Robitel signe ici son troisième long-métrage, avec beaucoup de maîtrise. Le suspense est total durant un peu plus d'une heure et demie, l'action ne faiblit pas et les comédiens se déploient dans des décors sophistiqués, particulièrement bien pensés. Beaucoup de larmes, de sang et de cruauté à l'image. Dans un univers de plus en plus hostile, seuls les plus malins ont une (petite) chance. Robitel ne ménage ni ses effets ni ses personnages. Rôtis, glacés, drogués, lâchés dans le vide… «Mais pourquoi ils font ça ?», hurlent-ils. C'est effectivement toute la question ! Rien ne sera épargné à ces concurrents qui ne vont comprendre que très progressivement que la seule victoire possible sera de rester en vie… Avec ses faux airs d'un «The Game» du XXIe siècle, ce huis clos fonctionne remarquablement bien… mais la violence gratuite qu'il distille risque de heurter une partie du public.