L'encouragement du secteur du textile-habillement relève d'une nouvelle méthode de gouvernance innovante (public-privé) qui va concerner aussi d'autres secteurs économiques à haute valeur ajoutée, comme celui des composants automobiles et de l'industrie pharmaceutique qui offrent encore des opportunités d'investissements dont certains sont déjà amortis Enfin, le secteur textile-habillement sort de sa torpeur ! Longtemps relégué au second plan, malgré sa part importante dans les exportations, le secteur retrouve ses lettres de noblesse à la faveur de la convention signée entre le gouvernement et le secteur privé pour relever sa participation dans la croissance économique. En fait, les professionnels du secteur se sont engagés à fournir 50.000 postes d'emploi au cours des cinq prochaines années, et ce n'est pas peu ! Cet engagement fait suite à un accord signé, récemment, entre le gouvernement et la Fédération tunisienne du textile-habillement. Les secteurs public et privé s'engagent, chacun de son côté, de tout mettre en œuvre en vue de stimuler les activités et les exportations dans ce secteur phare de la Tunisie. Le meilleur exemple de réussite dans ce secteur est sans doute la société Tunicotex, visitée récemment par le chef du gouvernement. Tous les équipements modernes sont disponibles dans ladite société pour produire toujours plus et mieux dans un environnement stimulant et compétitif. La société peut bien se positionner sur le marché international en usant de tous ses atouts professionnels. Malgré les difficultés constatées, le secteur contribue à la croissance économique. Des investissements amortis A noter que la société en question emploie près de 1.400 personnes et a investi près de 50 millions de dinars. La société est spécialisée, rappelons-le, dans la confection des habits d'hiver pour le compte des grandes marques internationales. Ses exportations rapportent annuellement en moyenne 105 MD. Ambitieuse, elle compte étendre son siège à Soliman sur une superficie de plus de 2.000 m3. Déjà, elle a investi 7.000.000 euros pour installer un système de production d'énergie solaire. Mais Tunicotex n'est pas la seule société à émerger du lot. D'autres sociétés ont emprunté la même voie, celle de la réussite et de l'excellence et elles font travailler plusieurs compétences diplômées de grandes écoles. L'innovation et la créativité sont un atout pour ces sociétés à la recherche d'un positionnement préférentiel sur le marché international. Cet encouragement du secteur textile-habillement relève d'une nouvelle méthode de gouvernance innovante qui va concerner aussi d'autres secteurs économiques à haute valeur ajoutée comme celui des composants automobiles et de l'industrie pharmaceutique qui offrent encore des opportunités d'investissements dont certains sont déjà amortis. Parmi les engagements du gouvernement à la faveur de l'accord conclu, la mise en place de l'infrastructure de base et l'assainissement du climat des affaires pour favoriser l'investissement aussi bien local qu'étranger. Les investisseurs ont besoin des routes bien aménagées pour pouvoir transporter rapidement et en toute sécurité leurs marchandises vers les ports et aéroports et les acheminer, dans les meilleurs délais, aux pays ciblés. Appui à l'industrie innovante Le gouvernement est ainsi déterminé à apporter son appui à l'industrie innovante dont le textile qui offre près de 160 mille emplois, toutes catégories confondues. L'objectif des pouvoirs publics est, en effet, de diversifier l'offre et ne pas se limiter au phosphate et au tourisme. Ces exportations peuvent rapporter des devises qui se font rares au cours de ces dernières années. A noter que la concurrence au niveau du secteur textile-habillement dans le monde est des plus rudes avec l'entrée en force des pays asiatiques dont la Chine ainsi que la Turquie en tant que fournisseurs de l'Union européenne avec un rapport qualité-prix attrayant. Pour pouvoir faire face à cette concurrence, les professionnels tunisiens ont besoin de renforcer l'innovation et la créativité en répondant aux nouvelles tendances des consommateurs qui sont toujours exigeants en termes de qualité. Le partenariat avec de grandes marques internationales demeure encore utile à plus d'un titre. D'abord, à la faveur de ce partenariat, les entreprises tunisiennes auront la chance de vendre pour un marché qui compte des millions de consommateurs. Ensuite, les donneurs d'ordre sont disposés à transférer ne serait-ce qu'une partie de la technologie de pointe dans la fabrication des articles vestimentaires. L'Afrique constitue aussi un espace privilégié et vierge pour l'exportation massive des articles de prêt-à-porter et du textile. Plusieurs pays subsahariens ont réalisé une croissance annuelle à deux chiffres — ce qui s'est répercuté positivement sur le pouvoir d'achat des citoyens — et sont donc prêts à acheter des articles au prix fort. Le gouvernement s'engage à fournir la logistique nécessaire pour faciliter l'exploitation de ces opportunités offertes par le marché africain avec, si possible, des frais de transport préférentiels afin de ne pas alourdir les charges des exportateurs et renforcer leur compétitivité en termes de prix de vente. Le secteur textile-habillement devrait connaître, au cours des années à venir, une relance aussi bien au niveau de la production qu'au niveau des exportations avec la prospection des marchés traditionnels et de nouveaux marchés intéressés par les produits tunisiens. La participation aux foires et salons internationaux spécialisés pourrait constituer un moyen adéquat pour contacter directement les grandes chaînes de distribution et les centrales d'achat.