Le taux de l'inflation sous-jacente a enregistré, pour la première fois depuis 2018, une baisse au dessous de la barre de 7% pour atteindre 6.9% au cours du mois de février 2019. En mars et avril 2018, le taux était de 7,40% avant de chuter légèrement au cours des mois de mai et de juin de l'année dernière à 7,20%. Ensuite, on a constaté une nouvelle fois une évolution lorsque le taux a grimpé à 7,30% durant les mois de juillet et août de la même année. Le pic a été atteint durant les mois de septembre, novembre et décembre avec 7,90% contre 7,70% en octobre. Ce n'est qu'au mois de janvier que l'inflation sous-jacente commence, de nouveau à baisser, puisque le taux a chuté à 7,1% puis 6,9% durant le mois de février de cette année. Il est possible, moyennant la poursuite des efforts en matière de maîtrise de l'inflation, de rabaisser encore le taux au cours des prochains mois. D'où la nécessité de rester vigilant et d'éviter tout déséquilibre entre l'offre et la demande. Le taux directeur augmenté par la Banque centrale de Tunisie est certainement à l'origine de cette baisse. Périodes de grande consommation Mais, en fait, qu'est-ce que l'inflation sous-jacente au juste ? L'inflation sous-jacente, qui est mesurée par l'indice des prix à la consommation (IPC), représente une certaine volatilité. En effet, depuis sa mise en place, l'IPC s'étale sur certaines périodes de grande consommation comme le mois de Ramadan, la rentrée scolaire, les vacances estivales et l'Aïd Al Idha où les Tunisiens dépensent des sommes faramineuses pour leur consommation et leur bien-être. Cette affluence sur les produits alimentaires se répercute sur les prix qui connaissent une envolée. D'où la nécessité de rationaliser la consommation pour maîtriser un tant soit peu l'inflation. Cependant, le niveau de l'inflation sous-jacente, en règle générale, connaît des baisses et des hausses en fonction de la saison et de la période de consommation. Les prix de certains produits connaissent aussi une fluctuation avec souvent des révisions à la hausse. Celle-ci dépend dans une large mesure du volume de la demande et des quantités disponibles sur le marché. Le taux de l'inflation sous-jacente change d'une période à l'autre et d'une année à l'autre. Il est donc très intéressant pour la Banque centrale de savoir discerner entre les évolutions des prix passagères (ou conjoncturelles) et des changements structurels et durables des prix qui se poursuivent sur une longue période. En effet, dans le cadre de la stabilité des prix – qui constitue un objectif primordial pour le gouvernement – la politique monétaire doit suivre et s'adapter à ces changements de prix en vue de maîtriser l'inflation structurelle.