Intensification des raids contre les caches des contrebandiers. Telle une partie entre le chat et la souris, le «bras de fer» (c'en est vraiment un) opposant l'Etat aux réseaux de contrebande se poursuit, plus intense et féroce que jamais. Il est vrai que le phénomène de la contrebande a subitement gagné en ampleur au lendemain de la révolution, amplifié alors par le chaos dans lequel s'est englué le pays, ainsi que par le relâchement sécuritaire et la perméabilité naissante des frontières. Cela, on le sait, et chaque fois qu'on en parlait depuis, on n'a pas cessé de marteler que pour espérer anéantir ce phénomène, deux armes sont à utiliser : la traque des barons des réseaux et le démantèlement des dépôts de stockage des marchandises prohibées. Apparemment, l'Etat a plutôt opté pour la seconde solution sur laquelle, a-t-on constaté, il se concentre le plus. En s'y impliquant désormais plus profondément, l'Etat espère que celle-ci pourra rétrécir l'acuité de ce fléau et réduire son champ d'action, dont la vastitude touche quasiment toutes les régions, voire les zones les plus reculées du pays. Gare à la distraction Oui, les contrebandiers sévissent dans les quatre coins de la République. On sait aussi que leur business est d'autant plus prospère qu'il se chiffre à des centaines de milliards de nos millimes.Mais, ce que l'on sait peu, c'est l'habileté avec laquelle est géré ce business. En effet, tous les rapports policiers s'accordent à dire que les dépôts de stockage des marchandises jouent un rôle capital dans la conduite des opérations d'écoulement du butin. C'est pourquoi ils fonctionnent secrètement, loin des regards des voisins et de la curiosité des badauds. Ces dépôts, révèle encore notre enquête, sont généralement localisés dans les quartiers populaires, dans des maisons en état de délabrement, au fond d'un établissement commercial, dans les fermes, et parfois même enfouis dans les dunes de sable du Sahara ! Et comme deux précautions valent mieux qu'une, il s'est avéré que ces dépôts sont bien gardés, hermétiquement protégés par des complices jouant parfaitement le rôle d'indic averti. De telle sorte, qu'à chaque descente policière ou douanière, c'est dans deux cas sur trois, le goût d'inachevé : on saisit la marchandise, mais aucune trace des membres du réseau ! Et cela frise la frustration, dans la mesure où ces derniers, en courant toujours, handicapent l'enquête, en la privant d'éléments et aveux précieux pouvant remonter à d'autres caches et conduire à d'autres arrestations. D'où la nécessité de voir les forces de sécurité et les douaniers reconsidérer leurs méthodes d'intervention, en évitant toute hésitation, toute distraction avant de lancer l'assaut final. Offensive plus musclée Conscient de l'aggravation de ce phénomène qui s'est complexifié avec la prolifération des réseaux étrangers, et persuadé que ce dernier ne cesse de porter des coups durs à l'économie nationale, l'Etat a décidé récemment de redoubler d'effort, en optant pour une offensive musclée que mènent désormais les unités de la Police, de la Garde nationale et de la Douane. Cette offensive, dont on salue le déclenchement tant attendu, consiste à intensifier les raids contre les dépôts des contrebandiers, et cela avec la collaboration des services spécialisés des ministères du Commerce et de la Santé, et des municipalités. Bien évidemment, on n'insistera jamais assez sur la nécessité d'une coordination des plus étroites entre ces différentes structures, s'agissant d'un combat sans merci contre un ennemi dangereux.