Hannibal le conquérant, le général victorieux, le stratège génial enseigné à ce jour dans les académies militaires, sera bientôt symboliquement de retour sur la colline de Byrsa. Mais ce sera aussi un autre Hannibal à qui l'on souhaite rendre hommage : le politique visionnaire, porteur d'un projet fédérateur pour la mer Méditerranée. Le pacifiste qui opposait à la puissance écrasante du pouvoir romain le choix d'une coopération intelligente, d'un monde solidaire. C'est en cela que le message d'Hannibal est plus que jamais d'actualité. C'est en cela que les valeurs qu'il prônait sont celles que nous souhaitons plus que jamais défendre. C'est donc pour cela que le président Béji Caïd Essebsi approuvait, mardi dernier, le projet du monument dédié à Hannibal. Ce projet s'inscrit dans une préoccupation constante du président de la République : rendre hommage à ceux qui, par leur action, leur pensée, leurs choix, ont construit la Tunisie et fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Le retour symbolique d'Hannibal à Carthage avait déjà été initié lors de l'exposition du fameux buste venu du Quirinal, et de la série de conférences qui ont accompagné l'évènement. Il se poursuivra avec la réalisation d'une sculpture en bronze de plus de dix mètres de hauteur, œuvre monumentale de l'artiste Hechmi Marzouk. Cette sculpture sera érigée sur la colline de Byrsa à une date symbolique, le 2 août 2019, qui correspondrait au 2235e anniversaire de la victoire d'Hannibal à Cannes. Le lieu d'implantation du monument, un temps hésitant entre la colline de Byrsa et les ports puniques, a été choisi par un collège d'experts, archéologues et historiens. Ce sera donc sur la colline de Byrsa, haut lieu du pouvoir, visible de terre, de mer et du ciel, symbole d'élévation et de puissance. Du haut de cette colline, Hannibal transmettra à notre jeunesse, notre futur, le message le plus actuel qui soit : «si le chemin n'existe pas, nous le créerons».