• La Tunisie n'a pas demandé a être assistée par l'Otan ou par aucune autre partie • Quatre nouvelles affaires intentées contre Ben Ali, les membres de sa famille et ses anciens conseillers • Balance commerciale : les exportations ont enregistré une progression de 10,2% au cours des sept premiers mois de 2011 «La sécurité de la Tunisie est la responsabilité de son armée et de ses enfants. Nous n'avons demandé d'assistance ou de soutien sécuritaire ni à l'Otan ni à aucune autre partie». Ces réponses du colonel-major Mokhtar Ben Nasr, représentant du ministère de la Défense nationale, lors de la rencontre de presse hebdomadaire tenue, hier, à l'initiative de la cellule de communication du Premier ministère, sont claires, précises et tranchantes. Ainsi, la situation sécuritaire à la frontière tuniso-libyenne est-elle sous contrôle. A la faveur des évènements qui se déroulent en Libye, les unités de l'armée nationale ont renforcé leur présence dans les postes frontaliers et ont intensifié leur action dans les points d'inspection. Lundi 22 août 2011, il a été décidé d'interdire l'entrée des réfugiés sur le sol tunisien, sauf les blessés parmi les insurgés — au nombre de 22 — qui ont été accueillis par les hôpitaux de la région. Il a été procédé également au rapatriement de 180 réfugiés égyptiens vers leur pays alors que plusieurs familles libyennes sont rentrées chez elles, à la faveur des développements de la situation en Libye. «A l'heure actuelle, il reste quelque 5.000 réfugiés dont 89 familles libyennes bénéficiant des prestations sanitaires et alimentaires offertes par les organisations internationales humanitaires» a encore précisé le colonel-major Mokhtar Ben Nasr. La frontière avec la Libye a-t-elle été fermée et la Tunisie redoute-t-elle des opérations punitives de la part des forces pro-Kadhafi? A ces deux questions, le représentant du ministère de la Défense nationale souligne : «Les deux postes frontaliers de Dhehiba et de Ras Jedir ont été fermés à titre de prévention et nous sommes prêts à répondre, comme il se doit, à toutes les réactions de la part de quiconque en vue de préserver l'invulnérabilité et la sécurité de notre pays». De nouvelles affaires à l'encontre de Ben Ali et de son clan Quant à M. Kadhem Zine El Abidine, représentant du ministère de la Justice, il a souligné que les affaires portées devant la justice à l'encontre du président déchu et des membres de son clan familial ainsi que de ses anciens conseillers ont atteint 159 dont les quatre affaires suivantes : – Une affaire à l'encontre du président déchu et de l'un de ses anciens conseillers concernant un marché public décerné à une entreprise étrangère pour la réalisation de la première tranche de la Cité de la culture. Le marché a été décerné à l'entreprise en question bien qu'elle ne réponde pas aux conditions exigées. Encore plus, elle a été exonérée des pénalités de retard d'exécution du marché conclu. – Une affaire à l'encontre de Ben Ali, d'un ancien ministre de l'Intérieur, de 35 ex-gouverneurs et de deux anciens secrétaires généraux du RCD relative à la falsification des élections législatives de 2004 et municipales de 2005. – Une affaire de malversation à l'encontre de Ben Ali, de Sakher Materi et de l'un des anciens conseillers du président déchu. Sakher Materi est accusé d'avoir reçu des pots-de-vin de la part d'entreprises étrangères en vue de les aider à obtenir des marchés publics aux dépens d'autres entreprises, et ce, en usant du pouvoir de décision de son beau-père, le président déchu. Les pots-de-vin reçus par Sakher El Materi varient entre 5 et 10% de la valeur des marchés conclus. Les sommes d'argent perçues étaient détournées vers l'étranger pour y être blanchies. – Une affaire concernant la réalisation de routes régionales, marché qui a été accordé à une entreprise étrangère bien qu'elle n'ait pas proposé la meilleure offre et qu'elle n'ait pas respecté les conditions légales. M. Kadhem Zine El Abidine est revenu, par ailleurs, aux mesures annoncées, samedi dernier, concernant l'accélération de l'examen des affaires de malversation du président déchu et de son clan. Il a rappelé la création de bureaux d'instruction et de chambres de justice qui seront affectés à plein temps pour suivre, exclusivement, les affaires en question. Il a précisé que le tribunal de Tunis verra l'affectation de 11 bureaux d'instruction, de deux chambres criminelles et d'une chambre correctionnelle. Pour la Cour d'appel de Tunis, une chambre d'accusation, deux chambres criminelles et une chambre correctionnelle s'occuperont exclusivement des affaires de malversation et de corruption intentées contre Ben Ali et les membres de son clan familial. Exportations : une hausse de 10,2% M. Lotfi Khédir, directeur de l'Observatoire du commerce extérieur au ministère du Commerce extérieur, a fourni des indications relatives aux échanges commerciaux de la Tunisie. Il a notamment précisé que les exportations ont atteint, fin juillet dernier, 15.022,1 MD, enregistrant une hausse de 10,2% en comparaison de la même période de 2010. Les importations ont atteint la somme de 19.148,1 MD, soit une augmentation de 3,2%. Le taux de couverture des importations par les exportations s'est amélioré de 5,1% pour atteindre 78,5% contre 74,3% fin juillet de l'année écoulée. Quant au déficit commercial, il a régressé de 16,3% (soit 830,6 MD) pour atteindre 4.621 MD. Pour ce qui est des échanges commerciaux avec l'étranger, il a notamment relevé qu'en analysant les importations jusqu'à fin juillet, on observe l'augmentation des importations des produits alimentaires de l'ordre de 33,9%, des produits énergétiques de l'ordre de 16,9%. D'autre part, l'importation des biens d'équipement a régressé de 10,8%, alors que le volume d'importation des matières premières a régressé aussi de 23,2%. M. Khédir a précisé que seul le secteur agricole a vu ses exportations connaître une évolution aux plans de la valeur et du volume. Au plan de la valeur, les exportations ont évolué de 10,3% au cours du premier trimestre de 2011 à 39,1% fin juillet dernier. Pour ce qui est du volume, les exportations agricoles sont passées de 10,4% à 34,5%. Il est à préciser que les réalisations des sept premiers mois de 2011 sont équivalentes à celles des dix premiers mois de 63%.