Crédit de la Banque européenne d'investissement d'une valeur de 140 millions d'euros, soit l'équivalent d'environ 270 millions de dinars remboursables sur 15 ans avec une période de grâce de 3 ans Première phase: le projet devrait créer 500 postes d'emploi Le phosphate constitue l'une des ressources naturelles dont la Tunisie tire pleinement profit depuis des années à la faveur de l'exportation vers les marchés extérieurs. Il est nécessaire de préserver ces ressources et de les valoriser davantage afin de renforcer l'entrée des devises pour notre pays, préserver les emplois existants et en créer d'autres. Toute perturbation de la production – comme ce fut le cas au cours des derniers mois – entraîne des pertes chiffrées à des millions de dinars. Les conflits sociaux ne doivent en aucun cas être à l'origine de l'arrêt du travail, de l'empêchement des travailleurs d'accéder à leurs postes d'emploi ou à la suspension du trafic routier ou ferroviaire. Certes, les travailleurs ont le droit de demander l'amélioration de leurs conditions de travail et des augmentations salariales et les habitants peuvent exiger du travail, mais la prise de conscience au sujet de l'enjeu économique des sociétés nationales – comme le Groupe chimique tunisien ou la Compagnie de phosphate de Gafsa – doit concerner tout le monde. Malgré les perturbations qui ont marqué récemment le secteur du phosphate, la Tunisie a signé cette année avec la Banque européenne d'investissement une convention de garantie de crédit d'une valeur de 140 millions d'euros, soit l'équivalent d'environ 270 millions de dinars accordés au Groupe chimique tunisien pour participer au financement de la réalisation d'une unité de production de triple super phosphate (TSP) à Mdhilla. Taux d'intérêt fixe ou variable Le crédit sera débloqué au maximum sur 12 tranches, chaque tranche équivaut à un montant de 10 et 40 millions d'euros, excepté la première tranche qui pourrait atteindre les 20 millions d'euros. La convention donne le choix à la partie tunisienne d'opter pour une formule de calcul du taux d'intérêt fixe ou variable. Lors de la demande de déblocage de chaque tranche, le choix de la méthode de calcul du taux d'intérêt est fait par le Groupe chimique tunisien en coordination avec le ministère des Finances. Pour le mois d'avril 2012, la Banque européenne d'investissement a appliqué un taux d'intérêt fixe de 2.9%. Le remboursement du crédit se fera sur une période de 15 ans dont 3 ans comme période de grâce L'unité de Mdhilla va remplacer celle qui existe à Sfax créée depuis 1952 et qui ne répond plus aux normes environnementales. Une production qui ne tient pas compte de la préservation de l'environnement peut avoir des répercussions graves, non seulement sur les travailleurs – qui peuvent être bien équipés en moyens de protection – mais aussi sur les habitants des environs. Il est devenu impératif, de nos jours, de revoir tous les modes de production pour s'assurer qu'ils ne portent pas atteinte à l'atmosphère et au milieu réceptif terrestre. L'utilisation de moyens de production propres est aujourd'hui possible grâce aux technologies développées et commercialisées sur le marché mondial. Tous les secteurs et notamment ceux qui sont considérés comme les plus polluants peuvent continuer à produire en accordant l'importance qu'il faut à l'aspect écologique. D'ailleurs, l'étude d'impact sur l'environnement a été réalisée depuis 2010. Selon cette étude, «le projet sera réalisé dans une zone située en dehors de toute agglomération urbaine ou de périmètres agricoles». Eviter les arrêts de travail La nouvelle unité de production du TSP à Mdhilla, d'une capacité de 500.000 tonnes par an, va utiliser, justement, les dernières technologies disponibles sur le marché, qui apportent satisfaction en termes de rendement et de protection de l'environnement. Mieux encore, dans une première phase, le projet devrait créer 500 postes d'emploi. Autrement dit, cette nouvelle unité devrait atteindre plusieurs objectifs à la fois, dans la mesure où la production connaîtrait un accroissement sensible sans pour autant polluer l'environnement de l'entreprise, tout en générant des postes d'emploi pour une main-d'œuvre spécialisée. C'est dire que les ressources naturelles locales peuvent continuer à rapporter des devises à la Tunisie, à condition de savoir les utiliser de façon optimale et d'éviter les arrêts de travail sous prétexte de revendications sociales ou autres. Le projet de Mdhilla sera réalisé selon la formule « clés en main» conformément à un appel d'offres international divisé en quatre lots, dont le premier concerne la création d'une unité de production de l'acide sulfurique et d'une unité des utilités chaudes et froides. Pour ce qui concerne ce lot, un contrat a été signé avec l'entreprise chinoise «East China Engineering Science and Technology», et ce, depuis octobre 2010, avec un montant de l'ordre de 154 millions de dinars. Le deuxième lot consiste en la réalisation d'une unité de production de l'acide phosphorique dilué et concentré. Pour ce faire, un contrat a été conclu avec le Groupe coréen et tunisien en date du 21 octobre 2010 avec un montant de près de 133 millions de dinars. Le troisième lot, dont le montant du contrat est de l'ordre de 99 MD environ, permettra d'assurer une coordination entre les différentes phases. Ce contrat a été signé avec une société tunisienne d'ingénierie industrielle. Enfin, le quatrième lot concerne la réalisation de l'unité du TSP avec un coût de l'ordre de 100 millions de dinars conformément à un cahier des charges. Les travaux relatifs à ce projet ont démarré à la fin de 2010 pour être achevés – avec la réalisation de toutes les composantes – à la fin du mois de juillet 2013. Ainsi, cette unité entrera effectivement en phase de production en mai 2014 selon le calendrier établi.