Les sons des cordes, les compositions, la simplicité des mouvements évoquent différentes périodes, dont le clavecin est l'instrument phare Italiannissime ! Et voyage dans le temps, le Quartetto « Gagliano » s'est produit le vendredi 11 dans une ambiance feutrée, devant un public à l'écoute, attentionné. Une soirée consacrée à la musique ancienne, qui parcourt l'époque de la Renaissance jusqu'au terme du baroque et du rococo. Le Quartette est composé de Carlo Dumont, et Carlo Cappola au violon, de Paolo Di Lorenzo à l'alto et de Raffaele Sorrentino au violoncelle, une formation de type chambriste par excellence, l'ensemble a choisi le nom de Gagliano en référence à la célèbre famille de luthiers de Naples. Musique sacrée, musique profane, le quatuor a échafaudé un programme d'un ascétisme revendiqué, entre un passage de M. Neri (1621-1666) à Domenico Scarlatti (1685-1757), Carlo Dumont explique la démarche chronologique que l'ensemble a adoptée, il évoque Nicolo Porpora (1686-1768), les périodes de la Renaissance, la somptueuse et éloquente étendue baroque, et avoue que c'est dans cet espace de l'Acropolium et pour la première fois qu'il met un tel programme à l'épreuve. Exit donc la période de fin du baroque et début du romantisme incarné, notamment par J. Haydn (1732-1809), période qui annonce Mozart et les sommets du rococo. Place aux Italiens. Fatalement les sons des cordes, les compositions, la simplicité des mouvements, les structures à la fois délicates et légères, évoquent les différentes périodes du baroque dont le clavecin est l'instrument phare, le plus en vue de la musique profane et qui est intimement lié à quelques grands parmi lesquels Monteverdi. Morceau de G.B. Vitali (1632-1692), musique dansante, allègre en forme de gavotte et de gigue. Bercer le public ? Plutôt le ramener loin dans un voyage qui comprend des compositions de Boccherini (1743-1805), connu pour avoir créé beaucoup de musiques de chambre (quatuors, quintettes, divertimentos et autres concertos) dont la musique, disait –il, parle au cœur de l'homme, une pièce de Domenico Scarlatti, soulève l'admiration, on imagine les plissés des robes en taffetas, les poudres des perruques, des personnages comme en scène aux couleurs acidulées d'une peinture d'Antoine Watteau. Le Quartetto « Gagliano » tente de retrouver l'atmosphère d'une époque entre le XVIIe et le XVIIIe siècles il la transmet avec cohérence, gestes légers, jamais crispés, sonorités charmantes sans pathos, ni poudre aux yeux. Le public réagit avec ferveur, applaudit. Un morceau de Vivaldi, chacun y trouve son printemps et ses autres saisons, il y a de l'allégresse dans l'air, le public est acquis, enthousiasme et ferveur, le quatuor vole haut, les cordes sont en échange comme des tourterelles en conversation. Fin, l'air est moins lourd. Respirons.