«Un député doit réclamer que l'on mette les dossiers sur la table et qu'on les traite une fois pour toutes» Il est président de la Fédération tunisienne de handball (Fthb) depuis 2012 et président de la délégation spéciale de l'Ariana depuis 2011. Karim Helali ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, il brigue un mandat de député à la prochaine Assemblée des représentants du peuple. Tête de liste du parti Afek dans la circonscription de l'Ariana, le candidat a un sacré caractère. L'homme est autoritaire et n'est pas du genre à se laisser faire. Lorsqu'en juin, il est poussé à la démission de la présidence de la Ftbh, il n'hésite pas, tout d'un coup, à revenir sur sa décision. Et comme «ses amis» ne voulaient plus de lui, il va chercher une décision de justice et reprend la présidence de la fédération, au grand dam de ses détracteurs. Cet énarque de 44 ans veut que la Tunisie engage enfin les réformes dont elle a grandement besoin. Selon lui, si le pays stagne, c'est d'abord à cause du manque de volonté politique sur des dossiers aussi urgents que la résolution des problématiques foncières des terres agricoles qui empêchent certains projets créateurs de milliers d'emplois à voir le jour. «A titre d'exemple, le projet du port financier entre Kalaât Landalous et Raoued générerait plus de 16.000 emplois directs, mais il est bloqué depuis 2008 en raison de problèmes fonciers. Un député doit réclamer que l'on mette les dossiers sur la table et qu'on les traite une fois pour toutes, au lieu de toujours les reporter pour le lendemain», explique-t-il. Pas moins de dix ans de réformes Un de ses combats, c'est également de revoir le plan d'aménagement de la circonscription de l'Ariana d'ici la fin du premier semestre de l'année 2015. Dans son long monologue sur les promesses électorales, Karim Helali propose des projets concrets, à l'instar de l'élaboration d'un plan directeur de circulation pour désengorger la ville, la création de parkings à étages en collaboration avec des partenaires privés, faire du quartier huppé les Jardins d'El Menzah une municipalité, la création d'une décharge contrôlée moderne pour recycler et valoriser les déchets, ou encore la généralisation d'un concept des «gymnases» dans les quartiers et les lycées. Des salles qui coûteraient dix fois moins que les salles polyvalentes classiques et qui permettraient d'encadrer les jeunes dans les quartiers. Cinq années sont-elles suffisantes pour réaliser tout cela ? «Certainement pas, il faut 10 ans de réformes, dit-il sans détour, il faut amorcer la dynamique des réformes dès les 100 premiers jours pour donner un signal positif aux citoyens d'abord, ensuite aux investisseurs et aux bailleurs de fonds». Lorsqu'on lui parle de l'image de parti libéral et élitiste qui colle à son parti, Karim Helali s'en défend et apporte une nuance, celle d'un «libéralisme social » (doctrine développée par John Stuart Mill, qui admet la primauté du libre marché tout en croyant à la justice sociale). Selon lui, Afek Tounès n'est pas un parti qui cherche à désengager l'Etat des entreprises publiques. «Notre souci, dit-il, c'est de rendre ces entreprises efficaces et compétitives et qu'en fin de compte tout le monde retourne au travail».