«La Chine est nous«. La tenue du Forum Chine-Afrique qui se tiendra à Pékin est l'occasion pour Leaders de faire le point sur la coopération afro-chinoise et les opportunités que la Tunisie peut en tirer. Une coopération qui remonte à 54 ans avec l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays qui étonne par sa diversité, allant de la coopération technique et médicale au partenariat industriel, mais qui reste bien en deçà de ce qui est souhaitable et possible. Il y a deux siècles, Napoléon avait prédit dit le réveil de la Chine, et les craintes que cela provoquerait dans le monde. Le vieil Empire du Soleil levant a repris sa place sur scène internationale, mais sans pour autant faire trembler les autres pays, un pays qui s'impose en superpuissance mondiale, politique, économique et financière qui se veut un facteur d'équilibre et de paix dans le monde et qui entend ressusciter la vieille route de la soie. La Chine tend la main à l'Afrique avec l'intention d'établir de nouveaux partenariats avec le l'Afrique, fondés non pas sur des affinités idéologiques, comme jadis, mais sur des intérêts politiques et économiques communs. Pour la Tunisie, c'est une occasion de s'inscrire de plain-pied dans cette dynamique et de jouer plus activement notre rôle dans le continent Il s'agit d'ancrer notre économie dans cette nouvelle donne, importer mieux et exporter plus, constituer un hub régional Europe-Méditerranée-Afrique, et s'ouvrir mutuellement sur d'autres marchés constituent autant d'opportunités précieuses qu'il faut savoir saisir. La valorisation de nos matières premières, l'accès aux technologies de pointe et la réalisation en commun de projets dans d'autres pays contribueront sensiblement à la création de la valeur, indispensable à la croissance de notre économie et à l'expansion de nos entreprises.Un nouveau partenariat tuniso-chinois élargi à l'Asie, comme à l'Afrique, est à concevoir et mettre en œuvre. Nous devons nous y mettre activement en y impliquant le plus et mieux possible le secteur privé dans les deux pays. Ce dossier spécial «La Chine et nous» se veut ainsi l'amorce d'une démarche gagnante à déclencher. Sans prétendre à l'exhaustivité, il permet aux lecteurs d'y trouver des clés pour mieux apprécier les enjeux les bonnes pistes d'avenir. Le verbatim de la rencontre entre Bourguiba et Chou En Laï, l'ancien numéro 2 de Mao lors de sa visite en Tunisie en 1964 constitue le point d'orgue de ce dossier. Un débat contradictoire et de haut vol. Que pouvaient se dire ces deux esprits supérieurs qui avaient marqué l'histoire de leurs pays respectifs mais dissemblables comme il n'est pas possible, à leur première rencontre ? Des échanges vifs, mais une leçon de géopolitique et de diplomatie... et de tolérance . A la fin de la rencontre, ils tombent dans les bras l'un de l'autre. Ils sont en desaccord sur tous les points évoqués sauf un. Il se trouve que c'est le plus important : Chou En Laï : «nous sommes venus chercher l'amitié et la coopération». Bourguiba : «Vous l'avez». Sommaire Opinion • A quand la fin de l'odyssée moderne d'Ulysse ? Par Fadhel Moussa En couverture • Dossier spécial: La Chine et nous Nation • L'emploi 2011-2017 Par Habib Touhami Société • «The Barbary wars» et les débuts de la présence militaire américaine en Méditerranée Par Mohamed-El Aziz Ben Achour • Augustin et la quête de la sagesse Par Ammar Mahjoubi • Hachemi Kooli, le textilien • Dr Ezzedine Gueddiche, l'homme qui savait chuchoter aux âmes • Abdelaziz Boujemaa, le prince inégalé Billet • Quand la femme tunisienne montre la voie