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Hella Ben Youssef Ouardani: Un nécessaire sursaut patriotique !
Publié dans Leaders le 20 - 01 - 2019

Qu'a-t-il manqué aux différents gouvernements qui se sont succédé pour réussir une transition économique et sociale ? Un diagnostic insuffisant et erroné ! Une claire vision des priorités ! Une absence de volonté et d'audace ! L'histoire jugera.
Il n'en reste pas moins que le pays s'est enfoncé progressivement et de manière continue dans une spirale régressive dangereuse dont on ne voit pas la fin. Inutile de solliciter les études de l'INS ou les travaux de multiples organismes tant publics que privés qui mettent objectivement le doigt sur les divers processus concomitants qui ont conduit au marasme généralisé que nous observons avec une certaine amertume voire de découragement.
Pourtant les prémices d'un diagnostic rationnel et consistant ont très vite été identifiées. Unanimement admis, le modèle de développement choisi au cours des trois dernières décennies, avait produit une double fracture : sociale et régionale ! Qu'a-t-on fait pour les résorber ? Rien ou si peu !
Tout s'est passé comme si, les gouvernements successifs se sont crus légitimés pour prendre en charge la gestion de l'Etat, ses finances, les politiques publiques, les grands équilibres, pour faire de simples ajustements et quelques variations à la marge, alors qu'il leur était demandé de procéder à des changements profonds et graduels en vue de rompre à terme avec un modèle jugé inéquitable et non viable. Il est vrai que la confusion entre « Gérer » et « Transformer » a été savamment entretenue, au point de rendre la notion de « réforme structurelle » inopérante et pour ainsi dire vide de sens. Insistons ! Les gouvernements successifs ont usé des mêmes leviers que ceux de l'ancien régime. Ce faisant ils ne sont pas parvenus à canaliser les attentes, par ailleurs contradictoires. Nul besoin de rappeler ici les épisodes chaotiques que le pays a traversé…pour finir par déboucher sur une instabilité dommageable et risquée sur fond de mécontentement quasi généralisé. Le nouveau code des investissements, la loi sur les PPP (les partenariats public-privé), les ajustements fiscaux, tous conçus pour favoriser l'initiative privé n'ont pas produit les résultats attendus : l'investissement privé a diminué de moitié, les IDE (investissements directs étrangers) ont quasi déserté le pays. Pire encore, les rares investissements se sont orientés vers des activités faiblement créatrices de valeur et d'emplois pérennes. Sans en avoir pleinement conscience, les gouvernements ont reconduit ce « laissez-faire » économique au point de ne pas entrevoir les dérives frondeuses et préjudiciables. D'où l'hémorragie de devises et la dépréciation de la monnaie nationale de l'ordre de 50%. D'où également un renchérissement des produits locaux débouchant sur une inflation totalement incontrôlée. On connait la suite…la spirale infernale prix-salaire ! Tout ceci résume, certes de manière condensée ce qu'il ne fallait pas faire ! Autrement dit de confondre gérer l'existant et organiser le changement.
Toutefois, il n'est pas dans notre propos de refaire l'histoire récente et de s'ériger en donneur de leçons faciles avec le recul, a postériori. Cependant il est possible de tirer des enseignements pertinents de cette histoire, des erreurs pour ne pas dire des fourvoiements !
En tout premier lieu, il ressort que les gouvernements en charge de l'Etat, d'une administration relativement efficiente et d'un secteur public puissant, n'ont à aucun moment fourni un cap crédible, un minimum de vision de l'avenir plausible et estimable, ou bien encore quelques objectifs mobilisateurs. En conséquence de quoi et s'agissant de la prochaine législature, le gouvernement doit impérativement délaisser cette gestion à vue et ce laissez-faire déplorable et néfaste. Il se doit de changer de cap et de proposer une perspective plus conforme aux attentes de la population.
Ainsi le gouvernement se doit de mettre en place une politique plus ferme en matière de contrôle des prix et de modération salariale. Sans tomber dans une économie où tous les prix seraient administrés, il conviendrait par un dialogue avec les différents secteurs d'aboutir à un gel temporaire des prix quitte à accompagner cette mesure d'un redéploiement partiel des subventions.
En deuxième lieu, le gouvernement se doit dans une logique de changement profond des modes de production et de consommation, de limiter les importations qui fragilisent le tissu industriel local ainsi que toutes les importations de confort et de luxe fortement consommatrices de devises. Il s'agirait en quelque sorte de conduire une politique « d'austérité vertueuse » équitablement partagée, mais dont seraient exclues les couches les plus vulnérables. Mais aussi mettre en place des leviers considérables dont elle dispose pour construire une nouvelle équité.
En troisième lieu, s'impose à n'en plus douter une refonte totale du système fiscal et parafiscal seul capable de donner de la visibilité à tous les acteurs. Le gouvernement devra faire preuve d'audace en vue d'étouffer toutes les velléités de fraude, de restaurer ainsi ses marges de manœuvre, sans pour autant verser dans une fiscalité confiscatoire. A observer notre système fiscal, il y a manifestement de larges marges de manœuvre.
Enfin et en dernier lieu, le gouvernement serait bien avisé de renverser la logique de développement. Il est faux de croire et faire croire que l'investissement privé peut à lui seul redresser l'économie et enclencher un nouveau cycle de croissance. Sans l'apport de l'investissement public dans les infrastructures et en accompagnement de l'investissement privé, le risque est fort de retomber dans les mêmes travers d'une croissance morne, désespérément non créatrice de « vrais emplois ».
Tout ceci pour dire que seul un sursaut authentiquement patriotique peut seul recouvrer la confiance collective qui a crucialement manqué à tous les gouvernements. Un sursaut autour de la résolution réaffirmée de faire reculer le chômage et la précarité des couches sociales déclassées et des régions laissées à la marge du partage.
Hella Ben Youssef Ouardani
Vice President of Ettakatol
Vice President of the International-Socialist Organisation women's section North/South Mediterranean


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