On croyait le sujet épuisé et la page tournée. Mais voilà que, à la surprise générale, la polémique sur le sort des dignitaires de l'ancien régime redémarre sur les chapeaux de roue. Oubliées la crise sanitaire et son cortège de morts, la crise économique, les contestataires du Kamour.On est bien parti pour un débat autour de la concorde nationale et la place des azlem dans la Tunisie post-révolution, les fameux débat qui avait enflammé le pays pendant des années. Voilà qu'on décide de rouvrir la boîte de Pandore, de réveiller les fantômes du passé, de tenter le diable dans un pays encore en ébullition. Le président lui-même a dû tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de s'y résoudre malgré les risques qu'il faisait courir au pays. Dans ses dernières déclarations, il n'avait cessé de mettre en garde contre le danger que feraient courir au pays « des traitres et des agents stipendiés de l'étranger » sans citer aucun nom. Peut-être visait-il les personnes nommées au cabinet du chef de Gouvernement dont il ne pouvait pas être au courant de leur nomination. Du coup, on peut expliquer la violente réaction du président de la République . Mais rien ne justifie la manière dont le chef de Gouvernement a été traité. Après tout, on n'est pas encore dans un régime présidentiel ni a fortiori présidentialiste comme la scène à laquelle on a eu droit donnerait à le penser. Lire aussi Carthage – La Kasbah : l'affrontement périlleux à désarmer d'urgence Kaïes Saïed critique les récentes nominations au cabinet du chef de Gouvernement