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Covid-19, An 2: Ce qui nous attend en Tunisie
Publié dans Leaders le 12 - 04 - 2021

La barre fatidique des 10 000 décès risque d'être dépassée au cours de ce mois d'avril. En comparaison d'autres pays, la Tunisie semble s'en sortir sans lourdes pertes en vies humaines. Mais, un seul mort, et c'est déjà de trop. La pandémie continue à sévir, le relâchement de la vigilance s'est installé, la vaccination est encore au ralenti, et l'entreprise en pâtit gravement. Un an après la déclaration, le 2 mars 2020, du premier cas d'infection par ce mystérieux et imprévisible virus, la menace est toujours sérieuse.
Dans une totale improvisation, le gouvernement, avec quatre ministres de la Santé et deux directeurs généraux de la santé en un an, passe plus de temps à débattre des approches qu'à gérer la crise. Il aura fallu que Faouzi Mehdi, ministre de la Santé en titre, soit limogé par le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, sans y parvenir, pour qu'il reprenne du poil de la bête et montre plus d'efficience. Non sans quelques ratés. Ecarter Pr Nissaf Ben Alaya, directrice générale de l'Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes (Omne), du comité scientifique consultatif, sous prétexte de préservation de l'indépendance du comité, est plus qu'une erreur, une faute même.
Mais les enjeux sont encore plus profonds. Ce que les Tunisiens cherchent à savoir aujourd'hui, c'est comment s'en sortir et quand ?
La courbe se redresse ! ». La voix nouée, un éminent chef de service réanimation dans un grand hôpital de Tunis, s'en alarme triplement. « Banalisation du risque, faible rythme de vaccination et redoutables nouveaux variants encore plus sévères : l'épidémie persiste gravement», ajoute-t-il. Ses séquelles économiques et sociales aussi. En une année, la première d'une série qui s'annonce longue, l'ampleur des dégâts en vies humaines, comme en décélération économique et chômage, est déjà lourde. Les hésitations des gouvernants sont pénalisantes. Une seule issue possible : la vaccination, massive et rapide des consentants. Or, cette impérative immunisation tardive reste lente, réduite.
Le plan vaccinal tunisien prévoit la couverture au total de 5.5 millions de personnes, considérées représentant 50% de la population concernée, avec un premier objectif de 3 millions de personnes avant la fin de l'année. Pour cela, près de 10 millions de doses (entre doubles et uniques) doivent être acquises à travers trois sources principales : les initiatives Covax et africaine et les achats directs. Cinq vaccins ont, jusque-là, obtenu leur autorisation de mise sur le marché : Pfizer, Sputnik, AstraZeneca, Jhonson&Jhonson et Sinovac.
Source Fournisseur Quantité Bénéficiaires
Initiative Covax Pfizer 93 600 46 800
AstraZeneca 412 800 206 400
A déterminer 3 887 200 1 943 600
Initiative africaine Pfizer 1 000 000 500 000
AstraZeneca 895 332 447 666
Jhonson&Jhonson 1 074 398 1 074 398
Achats directs Pfizer 2 000 000 1 000 000
Sputnik 500 000 250 000
Total 9 863 330 5 468 864
A fin mars 2021, la Tunisie a reçu 323.600 doses, selon le Pr Hachemi Louzir, directeur général de l'Institut Pasteur Tunis. Elles se répartissent comme suit :
• 30.000 doses Sputnik
• 93.600 doses Pfizer
• 200.000 doses Sinovac.
Courant avril, le plan de livraison porte sur 456.230 doses dont 256.230 en provenance de Pfeizer et le reste de Sputnik.
Encore très loin du compte
Le nombre des inscrits sur l'application Evax pour se faire vacciner reste très réduit. Il n'est que de 744 326 au 28 mars dernier. Quant au nombre de personnes vaccinées dans les 25 centres aménagés, il se limite à 48 653, soit 7%. Nous sommes encore très loin du compte.
N'ayant pas de certitudes sur les quantités de vaccins à recevoir et les délais de livraison, les autorités ont opté pour une campagne réduite d'incitation et d'explication. Elles comptent sur l'expérience des personnes déjà vaccinées et leur témoignage pour pousser leurs proches à suivre leur exemple.
Insouciance
En attendant une plus large vaccination, le relâchement des règles prudentielles et des mesures appropriées reste la hantise des soignants. «Les vacances de printemps ont été marquées par de nombreuses cérémonies familiales et de mariage, sans le moindre respect des règles édictées», déplore un médecin. «La vie sociale durant le ramadan, les fêtes de l'Aïd et l'été risquent d'intensifier cette imprudence», ajoute-t-il. «Ce qui est encore imprévisible et s'annonce plus grave, souligne de son côté une épidémiologiste, c'est l'apparition de nouveaux variants qui s'attaquent à des populations plus jeunes, avec des effets plus dangereux.»
Entre-temps, le nombre de lits équipés pour recevoir des patients atteint de Covid est très limité. Le personnel soignant est quant à lui bien épuisé. Et de nombreuses autres pathologies ne sont pas prises en charge, avec des opérations sans cesse reportées. La sortie de crise est loin de poindre à l'horizon.
L'économie en souffrance et l'entreprise mise sous cloche
Aucun chiffrage officiel précis de l'impact de la crise sanitaire sur l'économie n'a été rendu public. « Le PIB réel s›est contracté de 8,2 % en 2020 », estime le FMI dans un compte rendu de rapport de mission publié fin février dernier. « Il s›agit du ralentissement économique le plus prononcé depuis que le pays est devenu indépendant, souligne le document. Et d'ajouter : «La hausse du taux de chômage, à 16,2 % fin septembre, a touché de manière disproportionnée les travailleurs peu qualifiés, les femmes et les jeunes, et contribue au mécontentement social.» Craignant de voir le Covid aggraver les fragilités, le Fonds considère que «la priorité dans l'immédiat consiste à sauver des vies, ainsi que les moyens de subsistance de la population, et à stabiliser l'économie jusqu'à ce que la pandémie s'atténue. La politique économique doit aussi avoir pour objectif de rétablir la soutenabilité des finances publiques et de la dette, ainsi que de promouvoir une croissance inclusive.»
Au niveau des entreprises, un indicateur significatif provient d'une enquête menée par l'INS et la Société financière internationale (SFI), du Groupe de la Banque mondiale, portant sur un échantillon de 2 500 entreprises. «Si la majorité des entreprises étaient ouvertes lors du quatrième trimestre (78,4%), les fermetures définitives d'entreprises ont fortement augmenté – 10,4% des entreprises étaient définitivement fermées. A l'origine, 2,6% à cause de la pandémie et 7,8% pour d'autres raisons (…) Par ailleurs, 25,9% des entreprises ont procédé à des licenciements, 11,6% ont accordé des congés payés et 9,8% des congés sans salaire. Enfin, 15,7% des entreprises ont eu recours à des réductions salariales, 30,5% ont procédé à la réduction du nombre d'heures travaillées et seulement 5,3% des entreprises ont recruté (…) Les entreprises réclament plus de mesures de soutien pour faire face à la crise. Les trois mesures dont les entreprises disent avoir le plus besoin sont les exonérations et les réductions d'impôt (37%), les injections directes de liquidités (36,8%) et les reports d'impôt (24,1%).
Qui est à l'écoute ?
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