Dans le cadre du Festival du Théâtre Arabe, la Salle du 4è Art a abrité, ce jeudi 11 janvier, la représentation de la pièce syro-allemande « Hadhra Horra » d'Oussama Hafiri, qui fait partie de la compétition officielle, l'une des pièces de théâtre à grand succès qui s'est jouée à guichets fermés. Le spectacle est essentiellement basé sur la chorégraphie et la danse pour incarner les différentes scènes de l'exil et de l'aliénation endurés par des milliers de Syriens, en brossant jusqu'aux moindres détails le portrait de ces âmes en détresse. «Hadhra Horra» est présentée à travers des tableaux de danses mettant en scène «l'expatrié» syrien qui se déplace d'un endroit à l'autre et à travers des situations différentes, mais ce déplacement est assez difficile en terre étrangère pour cet exilé qui semble vouloir se débarrasser d'un lourd fardeau ou d'une quelconque malédiction tombée sur lui, mais en vain... Un chemin parsemé de dangers le long duquel cet « exilé » ne cesse de s'interroger sur son propre égo, sur son présent, son passé et son avenir : « Qui suis-je ? Où vais-je ? Où est ma patrie ? » Le chorégraphe du spectacle, Mohamed Dibane, semble s'intéresser à deux étapes qui caractérisent le « voyage » des exilés, à savoir leur départ et leur arrivée, si bien qu'entre le point de départ et le point d'arrivée, ces « âmes aliénées » sont en quête d'une issue salvatrice ou d'un havre de salut qui puisse les soulager de leurs souffrances morales et physiques. Les mouvements corporels des danseurs, leur localisation dans l'espace, leurs déplacements, leur concentration et l'énergie dont ils exécutent leurs danses, tout cela relié aux sons de la musique et aux lumières vous fait vivre les péripéties de la pièce et l'inquiétante errance de ces âmes perdues. La pièce suscite des questions sur le devenir de ces Syriens victimes d'exil, volontaire ou forcé, et constitue un cri pressant au monde pour se pencher sur le problème de ces expatriés. C'est un spectacle où le rêve n'est pourtant pas exclu : le rêve d'un retour à la mère patrie ! Pourquoi pas ? Tant que le souvenir du pays natal est toujours présent dans l'esprit ! Reviendront-ils un jour à ces territoires qu'ils ont quittés à leur corps défendant ? D'ailleurs, la dernière scène dansante semble ouvrir des horizons meilleurs où le rêve sera réalité !