Six artistes se donnent rendez-vous en janvier à la Marsa pour conjuguer leurs approches et partager l'espace de la galerie Mille Feuilles. Les amis des arts pourront retrouver ainsi plusieurs fibres artistiques différentes et découvrir les nouvelles collections de Daly Belkadhi ou Ahmed Zelfani... C'est désormais une tradition et, au fil des ans, elle devient incontournable. La galerie-librairie Mille Feuilles organise ainsi chaque hiver un rendez-vous pour les plasticiens et réunit plusieurs artistes pour découvrir leurs oeuvres les plus récentes. Devenue un authentique salon d'hiver, cette exposition a pour attrait de mêler les oeuvres d'artistes très différents dans leur démarche, tout en faisant la part belle au jeu des générations. Un réseau de sensibilités Ainsi, entre découvertes, hommages et confirmations, le regard se promène librement dans plusieurs univers plastiques et évolue entre de nombreux registres fédérés par l'espace de la galerie. Six artistes donnent toutes ses substances à cette exposition. Avec Mira Agdal et Sabina Gendron, ce sont des oeuvres de grand format qui se réfèrent aussi bien à l'hyperréalisme qu'au space-opéra que le visiteur découvre. Résidentes en Tunisie, ces deux plasticiennes ont une touche très particulière qu'il convient de savourer. Si Agdal expose pour la première fois à Mille Feuilles, Gendron est une habituée de la galerie et leurs oeuvres offrent un parfait contrepoint à celles des autres artistes. Ahmed Zelfani est bien présent avec trois tableaux qui se développent en longueur et suggèrent l'univers décalé de cet artiste devenu une référence pour les esthètes. Dali Belkadhi intervient avec six oeuvres enchevêtrées, très modernes, plutôt allégoriques. Ces deux artistes sont eux aussi des habitués de la galerie et établissent des repères forts pour cette exposition d'hiver. De fait, le public des arts se déplace désormais pour admirer les oeuvres nouvelles de nos valeurs sûres. Collectionneurs et critiques suivent de près les évolutions de ces deux artistes, proches d'un pop-art à la tunisienne et très ouvert dans leurs porosités avec les avant-gardes actuelles. La griffe de Adel Akremy Adel Akremy ajoute à cette exposition une touche entre nostalgie et explosion de couleurs. Très vivants, ces cinq tableaux qu'il nous propose de découvrir sont autant de regards sur des personnages familiers qu'il sublime grâce à son coup de pinceau. Proche des artistes naïfs, Akremy est aussi un digne héritier de l'Ecole de Tunis à laquelle il emprunte ses personnages archétypaux et leur traitement plastique. Désormais, la griffe Akremy est reconnaissable entre toutes et peut renvoyer aussi bien à un Gorgi, un Bouabana ou un Chniter. C'est dire les formidables progrès réalisés par cet artiste dont l'imagerie est des plus quotidiennes. Son registre chromatique, ses portraits et sa palette de références font de Akremy un artiste très recherché et apprécié. Jneina Messaoudi est incontestablement la révélation de cette exposition. En trois tableaux, elle décline un univers propre qui fourmille de clins d'oeil aux registres patrimoniaux et instille des lignes de fuite remarquables. Par sa diversité, l'ensemble débouche sur une harmonie réelle. Evidemment, on peut ne pas relier les oeuvres entre elles et pourtant elles dialoguent silencieusement. C'est là toute la richesse de ce salon hivernal auquel nous convie la galerie Mille Feuilles, comme chaque hiver. A découvrir!