Fautes médicales. Voici un mot qui fait trembler dans les chaumières et provoque l'ire des médecins. Faut-il pour autant occulter le fait qu'elles existent, non pas parce que les praticiens sont incompétents et encore moins négligents mais c'est juste que l'erreur est humaine et que nul est à l'abri d'un mauvais jugement de temps à autre. Nada et Mouhaib auraient dûs être, aujourd'hui et pour le restant de leurs vies, des parents comblés. Pendant des mois, ils ont rêvé de prendre leurs enfants dans leurs bras et de humer leur doux parfum d'innocence. Pour eux, ils ont rêvé d'une vie de bonheur et de succès. Au fur et à mesure es semaines, plus le ventre de Nada grossissait et plus leur rêve d'une vie de famille unie et heureuse se concrétisait. Aujourd'hui, ils sont une mère et un père qui pansent leurs plaies, après la mort de leurs deux bébés, l'un mort avant même l'accouchement et le deuxième quatre jours après sa naissance. Aujourd'hui, ce sont des parents en deuil, mais surtout en colère, qui estiment que leur chagrin est dû à une faute médicale. Enceinte de vrais jumeaux, la jeune maman avait vécu une grossesse difficile, surtout durant les derniers mois qu'elle a dû passer, en grande partie alitée. Elle a dû séjourner pendant quelques temps à l'hôpital pour divers problèmes de santé et ses jours ont été rythmés par des douleurs, des contrôles médicaux et des bilans. A quelques semaines de son accouchement et parce l'instinct maternel ne ment jamais, Nada ressentait déjà qu'il y avait un problème avec les bébés, mais malgré ses suspicions et ses demandes répétitives, les médecins n'ont pas jugé bon de lui faire une échographie. Il s'est avéré par la suite que l'un des deux fœtus était mort depuis deux semaines au moins dans son ventre et que cela a beaucoup affecté son jumeau au point de l'affaiblir et de le condamner à mourir quatre jours après sa naissance, laissant un goût doublement amer à ses parents. Aujourd'hui, si les parents font preuve d'un courage exemplaire face au chagrin, ils sont bien décidés à porter plainte afin que justice soit faite et que chacun assume ses responsabilités, même s'ils savent que rien ni personne ne leur rendra leurs deux anges, trop tôt partis. Nouhé est un autre cas, a-t-on dit, d'erreur médicale dont l'affaire avait provoqué un raz-de-marée de réactions aussi contradictoires les unes que les autres. Selon ses propres dires, elle aurait été internée de force à l'hôpital Razi parce qu'elle était... athée. Ces propos ont soulevé un tollé et nombreux sont ceux qui se sont indignés que des médecins consentent à hospitaliser une jeune fille de 18 ans pour ces croyances religieuses. Mais en réalité, il n'en est rien et Nouhé aurait été internée pour des troubles bipolaires et elle constituerait, en l'état, un danger pour elle et pour autrui. C'est ce qui explique la décision des médecins. Toutefois, une contre-expertise a été demandée pour corroborer ce premier jugement médical, mais il est peu probable qu'il y ait eu une erreur tant son cas est clair et sa bipolarité flagrante. Mais ce qui dérange dans cette affaire, c'est la condescendance de certains médecins qui n'ont pas hésité à inviter les «simples citoyens» à ne pas donner leur avis sur cette affaire, car ils n'y comprendraient rien et de n'émettre d'avis que sur des sujets proportionnels à leur quotient intellectuel !