La ville de Mahrés accueille jusqu'au 28 juillet son festival des arts plastiques. Depuis 31 ans, cette manifestation culturelle a fait connaître la ville et continue à lui donner une identité artistique singulière. Une soixantaine d'artistes se sont ainsi donné une nouvelle fois rendez-vous dans ce havre des arts pour y créer des oeuvres et concevoir de nouvelles plateformes. Fondé par le regretté Youssef Rekik, le Festival international des Arts plastiques de Maharés est une manifestation qui compte beaucoup dans le paysage culturel tunisien. Ce festival est en effet la matrice de tous les symposiums artistiques qui verront le jour dans son sillage et se sont développés aux quatre vents de la Tunisie. La matrice des rencontres d'artistes Même si elle ne saute pas aux yeux, la contribution de ce festival de Maharés à des événements comme Djerbahood ou à des rencontres d'artistes un peu partout dans le pays, de Gafsa à Sidi Bou Said, est incontestable. Il y a évidemment l'antériorité de l'initiative, son caractère pionnier, la démarche visionnaire de Rekik et de la ville de Maharés qui ont osé ce festival dans une Tunisie encore frileuse quand il s'agissait d'innover. C'est ensuite de Maharès que plusieurs projets sont nés pour apporter une touche novatrice et ménager un espace de rencontres créatives pour les artistes de plusieurs pays. Cette importance centrale du Festival international des Arts plastiques de Maharés est dans tous les esprits. Ainsi, le ministère des Affaires culturelles consacre une importante dotation pour les besoins de ce festival, le premier du genre. De même, les autorités régionales et locales apportent leur appui à ce festival qui compte désormais aussi sur le soutien d'un sponsor international, en l'occurrence la société Shell. Bon an, mal an, le festival se maintient, progresse et possède encore une marge de développement des plus appréciables. Côté artistique, les plasticiens sont nombreux à répondre présent à l'invitation du festival qui, cette année, se déroule du 18 au 28 juillet. Eux aussi sont déterminés à apporter leur soutien au festival en venant y créer des oeuvres éphémères ou durables. Car, c'est le principe même du festival d'ouvrir la ville aux créations des artistes. De fait, la plage de Maharés et les quartiers de la ville sont le havre de nombreux travaux artistiques qui sont devenus des emblèmes de toute la région. Cette année, ils sont une quarantaine d'artistes tunisiens à s'être rendus à Maharés pour y retrouver une vingtaine d'artistes venus de 17 pays durant les dix jours du festival. Essentiellement arabes, les artistes invités permettent de se faire une idée de la vie des arts dans plusieurs pays de la région, du Maghreb au Machrek. Des artistes turcs et iraniens viennent apporter un contrepoint alors que la France est le seul pays européen représenté. Ceci fait d'ailleurs de Maharés un festival particulier voire unique car il réunit des artistes pour l'essentiel en provenance du monde arabe et musulman. Une touche conviviale Les participants sont invités à présenter leurs oeuvres et aussi à en créer de nouvelles qui seront exposées à la fin de la manifestation. De nombreux ateliers seront également à l'ordre du jour et permettront aux jeunes de Maharés de travailler sous la supervision des artistes accueillis par le festival. Pour ajouter une touche conviviale, le festival organise aussi des débats, des rencontres poétiques et musicales ainsi que des spectacles de rue. Dix jours par an, Maharés vibre au rythme des arts et sort ainsi de la torpeur et l'anonymat de nos villes moyennes. Désormais réputée à l'échelle internationale pour son festival, Maharés rêve à de nouveaux horizons symbolisés par les oeuvres d'art alignées sur sa plage. Et même si la tradition du festival remonte à 31 ans, il aura toujours 18 ans aux yeux des artistes et des jeunes de la ville berceau des festivals d'artistes en Tunisie.