Le Temps – Depuis la Révolution, le système de santé bat de l'aile, avec le manque de personnel médical et paramédical, les agressions verbales et physiques des cadres sanitaires submergés et impuissant face à la politique du vide, des établissements hospitaliers en délabrement, dans plusieurs région, en plus de la pénurie de médicament, des différends de la Caisse nationale d'assurance-maladie avec les médecins et pharmaciens de libre-pratique, et on en passe. Aujourd'hui, la tutelle promet une feuille de route pour la politique nationale de santé, c'est-à-dire qu'on efface tout et on recommence, comme si de rien n'était, avec tous les maux qui grèvent le système de santé tunisien. Toutefois et alors qu'il y a urgence, parce que les problèmes de santé ne peuvent pas attendre, cette feuille de route est promise… pour fin mai 2019, ce qui est une aberration. Les malades qui cherchent des soins peuvent-ils attendre, encore, plus de six mois, alors qu'il aurait fallu pour les dirigeants du secteur de la santé agir avec célérité pour réparer, au moins, les dégâts fait à un secteur performant dans le passé, surtout que le droit à la santé est un droit constitutionnel. Une feuille de route sur la politique nationale sanitaire en Tunisie à l'horizon 2030 sera élaborée en mai 2019, a indiqué, jeudi, Héla Ben Smia, membre du comité technique du dialogue sociétal. Dans une déclaration à la TAP en marge d'un atelier tenu à Tunis sur la politique nationale de santé en Tunisie, Ben Smia a indiqué que cette feuille de route sera présentée au ministère à l'issue de la clôture des travaux de la 2e phase du dialogue sociétal sur la santé. Selon elle, les recommandations prévues par cette feuille de route seront inscrites dans les plans de développement au titre des prochaines années. Cette feuille de route sera un accompagnement à l'élaboration d'une politique nationale pour la santé à moyen et long terme. Elle comprend, pour un horizon de 10 à 15 ans, une vision de l'état de santé de la population et du système de santé, afin de réduire les inégalités et renforcer la solidarité en matière de santé, de même qu'elle tiendra compte des objectifs pour le développement durable. Les anachronismes se multiplient dans le pays. Comme pour les politiciens qui promettent monts et merveilles… après les prochaines échéances électorales, il faut attendre, pour le système de santé, que cette feuille de route fasse son apparition… avec à la clé des programmes qui s'étalent sur dix ou quinze ans… si, par hasard, les responsables du secteur de la santé ne sont pas changé, entretemps.