C'est autour du théâtre tunisien sous l'emblème de : « Lilmasrahiina kalem » (Les gens du théâtre ont la parole) que le premier volet de la nouvelle rencontre qu'organise la maison de la culture Ibn Rachik sous le titre de : « Baouh annoujoum » (Divulgation de stars) a eu lieu. En présence de plusieurs artistes, toutes générations confondues et d'un public nombreux, cette série de rencontres qui tourneront autour de toutes les formes d'expression artistique a été initiée par Arbia Zâabi, animatrice à la maison de la culture Ibn Rachik sous la direction de Sofiène Guesmi, nouveau directeur de ladite maison. Ce dernier a bien annoncé la couleur avec une causerie pas comme les autres animée par Habib Jegham, producteur et animateur à la Radio nationale. Cette rencontre sortait de l'ordinaire dans la mesure où elle avait eu lieu dans le hall d'Ibn Rachik sous ses plus beaux atours. Une première dans les annales de ce bon vieil espace culturel. La causerie prenait également l'aspect d'un hommage aux pionniers et à tous les autres qui avaient répondu présents ou qui n'avaient pu être au rendez-vous pour des raisons personnelles ou familiales. La majorité des présents ont tenu à indiquer qu'ils avaient fait leurs premiers pas sur la scène de la maison de la culture Ibn Rachik lorsqu'ils avaient joué en finale des compétitions scolaires nationales et remporté des prix. Et c'est ce détail des compétitions scolaires et autres universitaires qui avaient donné le ton pour un débat sur la situation actuelle du théâtre tunisien après le faste des années soixante et soixante dix. Les divergences étaient telles que chacun défendait farouchement sur le bon ou le mauvais état actuel du théâtre tunisien. Sont-ce les hommes de théâtre eux-mêmes qui font cet art ? Ou doivent-ils attendre l'intervention de l'Etat à travers le ministère des affaires culturelles pour l'octroi d'une aide substantielle à la production ou à la création ? D'autre part, le budget alloué au ministère de tutelle demeure le plus faible parmi tous les ministères. Un budget dont les trois quarts vont au paiement des salariés de ce ministère, les autres vont aux manifestations qu'organise annuellement ce ministère. Que restera-t-il aux hommes et aux femmes de théâtre ? Quelques miettes de miettes ! Doit-on alors parler de théâtre ? « To be or not to be, that's the question ! » (Etre ou ne pas être, telle est la question !) Dixit William Shakespeare dans « Hamlet-Acte 3-Scène 1. » La musique au rendez-vous Cette rencontre conviviale et exceptionnelle dédiée au théâtre tunisien a été close par des improvisations musicales et vocales assurées par le violoniste et non moins compositeur Anis Klibi et par la voix de la comédienne et chanteuse Aziza Boulabyar. De l'hommage au grand virtuose Ridha Kalai à travers ses morceaux incontournables: «Zarzis» et «Djerba», nous étions passés aux chants populaires allant de «Salha» et «Makhoul n'dhara» éternisées par la voix de Nâama. Le voloniste Anis Klibi prenait goût à jouer dans une ambiance festive. Le public y participait en choristes de fortune. La communion était assurée et la prochaine rencontre ne saura tarder.