Entouré de sympathisants du parti, Issam Chebbi secrétaire général du parti El Joumhouri a présidé dimanche un grand meeting populaire à Nabeul en présence des militants du parti. Le leader du parti s'est confié au journal Le Temps Le Temps : Tout d'abord comment évaluez –vous la situation politique en Tunisie? Issam Chebbi : La crise politique ne cesse de s'amplifier comme l'atteste les tensions entre la présidence de la République et la présidence du gouvernement et la volonté des deux têtes de l'exécutif de vouloir se positionner en prévision des prochaines échéances électorales. La situation est difficile. L'heure est grave. Il faudrait arrêter cette politique de démolition des institutions de l'Etat. Le peuple tunisien ne peut plus supporter cette situation. Il n'est pas satisfait du rendement du gouvernement et des parlementaires .Cette crise s'est répercutée sur la stabilité du pays. La Tunisie a battu tous les records de revers économiques avec la réduction des réserves en devises, le glissement record du dinar, l'accroissement de l'inflation, le maintien du taux de chômage. La situation sociale dans le pays est difficile. Jusqu'à quand, cela va-t-il durer ? On ne sait pas. La crise est réelle, la classe dirigeante est dans l'impasse, et on a du mal à entrevoir le bout de tunnel alors que le pays traverse une grande crise politique et économique Les lobbies sont devenus nombreux à exercer une influence non négligeable sur la vie politique tunisienne. Ils usent de moyens de l'Etat et de se ses appareils pour servir des intérêts suspects et s'allient avec certains partis pour financer leur campagne électorale. Le gouvernement ne dispose plus de la majorité parlementaire et se trouve dans l'incapacité de faire passer les lois comme la non adoption, lors d'une plénière tenue jeudi dernier, du projet de loi portant amendement des régimes des pensions civiles et militaires de retraite et de survivants dans le secteur public. La révision de l'âge de départ à le retraite est une issue espérée pour mettre un terme à la crise des caisses sociales .Ce projet de loi a été rejeté en bloc alors que tous ses articles ont été adoptés séparément ce projet de loi n'a obtenu que 71 voix favorables. Ce rejet de ce projet de loi relève des clivages et tiraillements politiques au sein du parlement. Faut-il attendre au moins 3 mois pour pouvoir le présenter à nouveau devant le parlement. Bref, ces tiraillements politiques nuisent au pays .Ces politiciens doivent régler leurs problèmes sans y mêler les tunisiens car chacun d'eux veut se positionner pour les prochaines élections Y a-t-il une issue à cette crise politique ? Cette crise s'est répercutée sur la stabilité du pays .Elle a affaibli davantage la Tunisie, nui à la marche de l'administration et de l'économie et approfondi la crise de confiance entre les Tunisiens et la classe politique. Tous les témoins sont au rouge, alors que nous faisons la politique de l'autruche, et le pays risque de se trouver, à partir de 2019, dans une situation critique. Le tunisien ne pourra plus supporter ces dérives politiques qui se sont répercutées sur son pouvoir d'achat. Il faut sauver ce qui pourrait l'être sans tarder. Je pense que les parties au pouvoir doivent respecter la constitution et résoudre leurs conflits loin des institutions de l'Etat pour arriver aux élections avec le moins de dégâts et de pertes. Quelles sont les attentes d'Al Joumhouri pour 2019 ? Notre parti se mobilise pour préparer cette échéance électorale d'octobre 2019 avec une nouvelle vision réaliste loin de la médiocrité politique et médiatique. L'urgence c'est de nous entendre dans le bons sens pour que le pays retrouve sa vitesse de croisière. Il faudrait nous placer ainsi loin des tiraillements politiques avec des mécanismes clairs, précis et transparents. C'est possible si chacun prendra ses responsabilités pour réussir cette échéance électorale. La Tunisie a besoin d'un nouveau bloc politique pour réussir sa transition démocratique .Al Joumhouri s'active et essaie d'écouter les doléances de ses adhérents tout en restant ouvert aux forces progressistes