Le spectacle de danse « Khouyoul » (Chevaux) de la compagnie belge kabinet k (Joke Laureyns et Kwint Manshoven), présenté récemment sur la scène du « 4èArt », a emballé une grande assistance qui découvrait le fruit d'une collaboration fructueuse entre cette compagnie et l'Association L'art Rue. Ce spectacle est coproduit par kabinet k, L'Art Rue dans le cadre d'une résidence artistique et le Théâtre national tunisien. Il réunit sur scène six enfants et six adultes dans les méandres de la Médina de Tunis et sur les rythmes d'une musique jouée en live sur scène et composée spécialement pour ce spectacle. De jeunes musiciens tunisiens qui se sont surpassés. Ils ont joué, en effet, en toute aisance et par intermittence. Quant aux comédiens danseurs, ils se partagent les mêmes enthousiasmes et éblouissements unis par une confiance réciproque. Ce spectacle raconte notre désir à la fois de grandir et de rester enfant. Il évoque également la force et la faiblesse. Et par mouvements interposés, ce sont les relations purement humaines qui sont mises en évidence. On n'y danse pas autant qu'on gesticule, qu'on marche, qu'on court, qu'on crie de joie pour créer une osmose entre les mouvements et pour raconter des imprévus et surtout pour dire qu'on peut atteindre nos objectifs aussi bien chez les mômes que chez les adultes. Une relation de confiance mutuelle est savamment tissée et racontée. Elle est établie d'emblée. Le spectacle évolue crescendo. Les mouvements sont parfois répétitifs, voire même conçus comme un exercice de style. La chorégraphie occupe presque toute la scène. Les enfants tentent de réaliser des mouvements difficilement réalisables. Ils y réussissent mus par un entrainement ardu. La lumière est tamisée au début de chaque tableau. Et petit à petit, on y voit plus clair. Mais cette lumière n'a jamais été en mode pleins feux, si bien que tout devient paradoxal. L'ambiance joyeuse reste exprimée sous des feux presque éteints. On ne sait pas trop pourquoi a persisté l'avarice dans l'utilisation de la lumière. Le spectacle est-il alors triste ou gai ? Le travail est-il resté inachevé ? Il est certes une, voire plusieurs batailles à gagner. L'allusion à une alliance avec l'autre comme un cavalier et sa monture est l'idée principale de ce spectacle qui sortait de l'ordinaire. Les enfants y ont bien joué leur rôle respectif tenant parfois tête aux adultes, leur « volant » la vedette. Ces bambins sont toujours en quête d'apprentissage, de savoir, de savoir faire et d'éducation à la culture de la relation envers l'autre, l'adulte, ici, pour bâtir une société en harmonie par un désir de respect mutuel entre les enfants et les adultes.