Qu'est-ce qu'il risque le plus Mustapha Kheder: être inculpé, jugé, et payer pour ses crimes, ou être assassiné de sang-froid dans sa cellule ? Sans doute ni l'une, nu l'autre alternative. S'il avait à choisir, il prendrait la clé des champs, à l'instar de tous ceux qui l'ont précédé. Et qui ont eu le temps de fuir, ou d'être exfiltrés pour la «bonne cause». Forcément ; il en sait trop pour que ses «employeurs» patentés puissent lui laisser la vie sauve, lorsqu'ils savent qu'il suffirait qu'il déballe courtoisement tout son bazar, pour que toutes leurs carottes soient cuites à l'étuvée, en moins de temps qu'il ne faut pour les éplucher, et les passer à la casserole. Chaude et bouillante, c'est «kif-kif bourricot» et ça les empêche, depuis quelques temps, de fermer l'œil la nuit, trop occupés à cogiter pour tenter de trouver le chas de l'aiguille, par où ils pourraient faire sortir leur chameau. Ah, les temps sont durs, surtout lorsque la vapeur se renverse. N'est-ce pas, Messieurs du «Montplaisir»? Non, vous n'y êtes pour rien? Vous ne vous sentez pas du tout concernés? Possible. Nos plus plates excuses alors. Aussi plates que vos alibis de pacotille. Ils ne tiendront pas la route plus longtemps que cela. Trop tard les gars: préparez-vous à la banqueroute. Pas seulement électorale, celle-là n'est déjà plus d'actualité. Non, l'autre: celle qui vous fait suer d'effroi au cœur d'un hiver qui promet d'être encore plus rude, pour ceux qui ont trahi leur pays. A un point qu'ils ne peuvent même pas imaginer! Présomption d'innocence? Jusqu'à preuve du contraire mais chiche! Pour ce qui est de Mustapha Khedher, qui doit-il craindre le plus: ses employeurs ou ses geôliers? La question qui tue…