– TAP - L'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) est bousculée de toutes parts et elle est laissée à son sort par les honorables élus de la Nation qui voient le navire couler, sans bouger le petit doigt. Entretemps, l'Instance fait face à la grogne de son personnel qui n'a pas été titularisé depuis sa prise de fonctions, pour leur majorité, ainsi que les préparatifs des futures échéances électorales, en étant amputée de son président, avec un destin, encore, obscur pour le remplacement de trois membres. Des agents et cadres de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) ont organisé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège du parlement au Bardo. Ils réclament leur titularisation après huit années de travail continu au sein de l'instance. Les manifestants ont scandé des slogans appelant la régularisation de leur situation professionnelle, précisant qu'ils sont en grève ouverte et que d'autres actions sont prévues, en attendant la satisfaction de leurs revendications. Najet Laajia, membre du syndicat de base de l'ISIE a indiqué que plusieurs agents et cadres recrutés entre 2011 et 2014, attendent toujours la régularisation de leur situation. Et d'ajouter que sur un total de 284 employés, 70 seulement ont été titularisés en 2018. La syndicaliste a expliqué que le président démissionnaire de l'instance avait pourtant, promis la régularisation de la situation professionnelle des employés aussitôt le statut de l'instance adopté. Elle a fait observer que les employés de l'ISIE ont choisi de placer l'intérêt du pays et de l'Instance au-dessus de tout et levé le sit-in observé l'année dernière pour se consacrer aux élections municipales. Seulement l'ISIE n'a pas tenu ses promesses envers son personnel, a-t-elle regretté. Appel de la société civile Par ailleurs, des composantes de la société civile ont demandé, lundi, à l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) de résoudre en urgence la crise de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE), loin des tiraillements politiques. Dans une déclaration publiée à l'issue de la rencontre de concertation avec l'ARP, elles ont appelé les citoyens à s'inscrire au registre électoral en vue des prochaines échéances électorales de 2019 et à exercer leur droit de vote. Les initiatives civiles ont, par ailleurs, exprimé leur souci de poursuivre la coordination et la concertation entre elles dans le but d'examiner les différentes initiatives citoyennes indépendantes. Les présidents des groupes parlementaires avaient décidé, mercredi dernier à l'ARP, l'élection de trois nouveaux membres du conseil de l'ISIE dans le cadre du renouvellement des deux tiers de l'Instance électorale avant de procéder à l'élection de son président. Il est aussi question d'élire le candidat consensuel pour le poste de président de l'ISIE, en la personne de Nabil Baffoun. Anis Jarboui, membre de l'ISIE, avait laissé entendre que la persistance de la crise de l'ISIE au-delà du mois de janvier pouvait constituer un "danger électoral". Les activités de l'ISIE sont quasi-paralysées en raison du non remplacement de son président Mohamed Tlili Mansri qui a présenté sa démission en juillet dernier, en plus du non renouvellement du tiers de ses membres.