Fethi Jouou, écrivain-philosophe, vient de publier un livre intitulé « Crise du sens », où il analyse certains phénomènes humains et sociaux, qui se produisent aussi bien chez nous que dans d'autres communautés du monde. Il est à rappeler que l'auteur a dans son répertoire trois autres livres où ses études et ses analyses sont très pertinentes et passent pour être des références pour les chercheurs académiques. La « crise du sens » dont parle Fethi Jouou dans ce nouvel ouvrage est un ensemble d'articles diffusés auparavant dans des revues nationales et internationales durant les trois dernières années ; c'est dire que les questions soulevées dans ce livre sont encore d'actualité brûlante, puisqu'on assiste encore aujourd'hui à une crise des valeurs, à un effondrement de nos croyances, de nos références et à l'absence d'une volonté de bien et mieux agir pour trouver des solutions adéquates à nos problèmes quotidiens. En d'autres termes et selon l'auteur, nous vivons une « crise du sens » qui ne cesse de s'amplifier et de s'approfondir dans notre société contemporaine, notamment à travers les réseaux sociaux où se mêlent le réel et le virtuel, la vérité et le mensonge, l'objectivité et la subjectivité, si bien que l'individu n'arrive pas souvent à distinguer entre le vrai et le faux, agissant passivement devant le flux d'informations reçues sans pour autant chercher à en savoir le vrai sens : c'est ce que l'auteur appelle « La crise du sens » Dans ce livre, il évoque plusieurs thèmes ayant trait à notre vie sociale, culturelle, politique, qui ont marqué surtout notre société post-Révolution. C'est ainsi qu'il parle de la « rumeur », qu'il qualifie de « fléau qui détruit les esprits et les sociétés », de « l'espoir » transformé en désespoir après la Révolution de 2011, de « la violence » considérée par l'auteur comme un signe de désespoir et de suicide pour toute l'humanité, de « l'identité » dans notre société tunisienne, de « l'enseignement » en tant qu'une technique et de « la connaissance » en tant qu'une valeur, appelant dans son analyse à la nécessité d'apporter les réformes adéquates à notre système éducatif qui se dégrade chaque jour davantage, en l'absence d'une vision futuriste qui tienne compte des nouvelles technologies. Il parle également de « la tolérance », l'un des piliers de l'édification d'une société moderne où toutes les différences entre les individus sont abolies pour que l'ouverture sur l'autre soit une réalité. Culturellement, l'auteur aborde des sujets intéressants comme l'aliénation de la créativité dans un monde de médiocrité, suite à une mauvaise compréhension de la notion de la liberté d'expression, selon l'auteur. Il s'attaque aussi au livre en papier et au livre numérique pour en dégager les bienfaits et les méfaits de l'un et de l'autre, tout en s'indignant du taux très faible des lecteurs tunisiens, ce qui est très dangereux sur l'avenir de la culture en Tunisie. Dans les derniers chapitres, l'auteur s'est intéressé à la cause féminine et la condition de la femme en Tunisie en condamnant les restes d'une misogynie encore manifeste dans notre société, malgré l'existence des lois assurant l'égalité entre les deux sexes. La « Démocratie » et le « Droit du respect » sont deux autres sujets abordés par l'auteur, toujours dans le contexte qui est marqué par la « Crise du sens », titre de son ouvrage.