Il serait blanc comme neige. Oui ; c'est d'ailleurs pour cela qu'il croupit en prison, en attendant que l'enquête soit parachevée. Sachant qu'il est déjà inculpé pour homicide volontaire dans l'affaire Brahmi, et qu'il faut comprendre que des charges, solides, ont été retenues contre lui. Plus si affinités. Et ce plus engloberait de quoi faire tomber, comme un château de cartes, le parti Ennahdha et tous ses chefs patentés. Ah oui : il ne ferait pas partie de ce parti. C'est d'ailleurs pour cela que Ghannouchi, et maintenant Bhiri, pour ne citer qu'eux, le défendent becs et ongles, et insistent, pour qu'il subisse un procès équitable. Des fois où il viendrait aux juges, des velléités vengeresses. Et ne cherchent à s'acharner sur lui, pour la beauté du geste. Et pour nuire à l'image d'Ennahdha, cette « immaculée conception » qui continue de nier l'évidence même, et à défendre l'indéfendable, c'est-à-dire sa propre cause, laquelle, est-il besoin de le rappeler, est plus qu'obscure. Jusqu'à preuve du contraire. Au fait, cette preuve du contraire, elle tarde à advenir justement. Ce qui serait plutôt suspicieux, non ? Oui ? C'est vrai, Ennahdha est le bouc-émissaire de tous les ratages et assassinats politiques consommés, sous nos douces latitudes. Il faudrait lui lâcher les baskets mais il y a un problème : trop de preuves à charge, trop de contradictions dans les discours, et un historique, lequel, il faut bien le dire, plutôt chargé pour se permettre de le remiser dans un placard, et de passer à autre chose. Que faire alors ? Attendre, mais ne pas la lâcher du regard, fut-ce une fraction de seconde ! Et ne pas perdre le nord, ce n'est pas le moment…