Alors on ne sait pas si c'est conçu pour durer, ou si ça fera feu de tout bois mais le nouveau-né sur orbite qui sera chapeauté visiblement par Youssef Chahed, a bien du pain sur la planche, s'il veut vraiment se constituer, unité indivisible, pour que vive vraiment la Tunisie et ne soit pas slogan creux, ronflant et tonitruant, qui débouchera tout au plus sur un vide sidéral, une fois passées les échéances électorales. Unité indivisible pourquoi ? Pour contrer toutes velléités, rétrogrades et obscurantistes, qui pourraient mener le pays, d'un pas allègre et sûr, à sa perte consommée. L'on sait déjà qu'il est sur la pente raide ; et qu'en dépit des alliances contre nature qui n'auront pas fait le bonheur de la Tunisie sur le plan économique notamment, il aura fallu que Béji Caïd Essebsi fasse «obstruction» de tout son poids, de toute sa stature si on veut, et fort de toutes ses expériences passées, dans les sphères du pouvoir, pour qu'il n'y ait pas basculement. On ne minimisera pas cela : ce n'est pas rien, cela il faut le concéder. Sur ce plan-là c'est clair, même s'il y a à boire et à manger sur les modalités de cette transaction mi-figue-mi-raisin, et sur ces épousailles contre-nature qui ne pouvaient donner naissance qu'à une engeance, pour le moins, monstrueuse et incongrue. Mettons qu'il n'avait pas le choix, à un moment donné, et qu'il fallait pactiser, ou feindre de pactiser avec le diable, pour sauver ce qui peut être sauvé. Sauf que cela a fait date. Et que le moment est venu, pour chacun, d'assumer ses responsabilités en dévoilant les dessous de son manche, pour éviter que le « monstre » prenne le dessus, cette fois-ci définitivement, en s'emparant des rênes du pays. Assumer ses responsabilités, le Chef du gouvernement devrait s'y atteler sérieusement, s'il cherche véritablement à sortir le pays du marasme socio-économique dans lequel il est englué, se dépêtrant difficilement pour essayer de garder la tête hors de l'eau, jusqu'à l'arrivée des secours. Il faut convenir qu'ils ont tardé à venir. Ce qui ne veut pas dire que Chahed, s'il brigue, -et ça a tout l'air d'être le cas- un quelconque mandat, doive aussi se saisir du même cheval de bataille, qui aurait servi à Nidaa, alors, nouvellement constitué, de gagner la bataille électorale, sur un « argument », auquel, à tort ou à raison, il aura tourné le dos. Le souci, c'est qu'il ne faudrait, justement pas, que ce soit le fauteuil à «bascule», qui soit l'unique visée du locataire de la Kasbah, ou de son parti, parce que déjà ça ne peut pas marcher deux fois pour la recette : elle est éprouvée, mais qu'il aspirerait réellement, en se défaisant de tout égotisme, de rétablir toutes les balances à l'heure juste. A lui de voir…