- La crise ne concerne pas, uniquement, l'enseignement secondaire, mais elle touche, aussi, le supérieur, avec les différends entre les professeurs universitaires chercheurs et l'autorité de tutelle. Certes, ce syndicat ne compte pas de nombreux adhérents, mais la manière de la contestation est similaire, mais encore plus grave que celle du secondaire, avec un refus de remettre les notes du second trimestre. L'Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (Ijaba) vient de décider de ne pas remettre les sujets des devoirs de contrôle du second semestre et de la session de juin 2019. Dans un communiqué dont une copie est parvenue, hier à la TAP, Ijaba a appelé, à l'issue de son conseil national tenu, dimanche à Sousse, ses affiliés à ne pas mentionner les noms de leurs universités dans les publications scientifiques et tous les travaux de recherche, et ce, jusqu'à ce que les efforts des universitaires soient reconnus. Le syndicat a, par ailleurs, mis en garde le ministère et les présidents des universités contre toute mesure "arbitraire", menaçant de ne pas remettre les notes si jamais l'autorité de tutelle procède à un prélèvement des salaires des enseignants grévistes. D'autre part, il a mis l'accent sur la nécessité d'instaurer l'équité salariale et d'ouvrir des concours de recrutement en faveur des docteurs sans emplois. Les revendications d'IJABA sont légitimes, certes, mais les étudiants ont, aussi, des droits qui doivent être protégés, surtout que c'est de leur avenir qu'il s'agit et les retards dans la remise des notes peut influer sur leur destin… ce qui implique que les pouvoirs publics et les enseignants doivent les prendre en considération, afin de ne pas semer davantage de désespoir, chez cette classe de l'élite tunisienne Ce sera, donc, un coup dur pour les étudiants. Doivent-ils manger leur pain noir, en attendant des jours meilleurs ? Vont-ils se révolter contre ces agissements qui vont faire courir le risque d'abandonner leurs ambitions ? Il est certain que les étudiants ne vont pas se laisser faire, avec toutes les conséquences qui peuvent en découler, surtout s'ils sont empêchés de faire les inscriptions dans d'autres facultés, s'inscrire pour des masters ou aller poursuivre leurs études à l'étranger… Il est donc nécessaire de revenir à la table des négociations et éviter le pire, dans un enseignement supérieur qui n'est déjà plus ce qu'il était et où les étudiants cherchent, quand même, à percer, pour bâtir leur avenir.