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Le moustique du conte !
Publié dans Le Temps le 23 - 03 - 2020

Le Marché des Arts du Spectacle d'Abidjan (MASA/Côte d'Ivoire) donne l'opportunité de découvrir des talents et d'excellentes prestations aussi bien en musique, en slam, en théâtre, en danse, en arts du cirque et de la marionnette, en humour, et en conte. Cela a été le cas pour le spectacle, composés de plusieurs contes, «La légende des moustiques» de l'artiste congolais (Brazzaville) Julles Ferry Quevin «JFQ» Moussoki Mitchum.
On n'obtient pas une médaille d'or en conte aux 8e jeux de la Francophonie 2017 en un claquement de doigts. Il faut avoir un art oratoire prononcé qui capte le public et le laisse entrer dans les contes que l'on raconte. L'artiste congolais (Brazzaville), qui a obtenu cette médaille d'or, a de nouveau fait ses preuves au Marché des Arts du Spectacle d'Abidjan (MASA), tenu du 7 au 14 mars.
Julles Ferry Quevin «JFQ» Moussoki Mitchum, puisque c'est de lui qu'il s'agit, ne s'en laisse pas conter même s'il est artiste conteur. Son aisance oratoire lui a permis de sillonner nombre festivals non seulement en terre africaine mais également en France.
Jouer sur l'interactivité
Sa prestation a permis une interactivité avec le public, malgré le bruit de la balance des musiciens, devant prester le soir même, en fond. Il faut expliquer que la représentation se faisait dans un espace ouvert et non couvert, et que chaque personne qui venait à passer pouvait s'arrêter et écouter, comme sur la place d'un village. Il fut un temps où nous avons connu cela en Tunisie avec les fdaouis qui s'en allaient de village en village raconter des histoires à qui voulait les entendre et les écouter. Des contes en live remplacés peu à peu par la télévision, qui a mis en scène ces contes, notamment ceux de Abdelaziz Elaroui. Un autre temps, une autre époque, une autre histoire...
Donc, «JFQ» a joué sur la narration mais également sur l'interactivité avec le public. Il aurait souhaité conter sans micro, mais, comme nous l'avons écrit, le bruit des balances musicales n'a pas permis cela. L'interactivité est primordiale lorsqu'on raconte car le public est à la fois spectateur et acteur. Cela lui permet de faire fonctionner son imagination tout en entrant dans un imaginaire, plus ou moins, différent du sien.
Dans son fascicule de présentation, le conteur met cela en avant puisqu'il y déclare : «Ils (les contes) transmettent notamment histoire et culture et sont également un excellent moyen de véhiculer les valeurs morales des peuples. Dans les moments de partage, ils sont un véritable tremplin pour perpétuer l'immense variété de la culture. Mes contes proviennent des sources orales et aussi écrites et très souvent modifier selon le thème aborder (…) avec un niveau de compréhension différentes».
Mettre du sel dans les contes
Cette interactivité est très importante pour tout conteur, puisqu'elle leur permet de voir si le public est attentif et suit ce qu'ils narrent. Ainsi, par la suite, ils peuvent rectifier le tir ou remettre en question leur narration. Cette interactivité se fait souvent par une simple question qui permet aux spectateurs de donner leur version ou leur vision de la suite. C'est une façon de mettre du... sel dans les contes.
Ainsi, et pour l'exemple, sur le conte qui raconte l'histoire de deux frères, dont le plus jeune trouve une roue magique qui donne du sel à volonté et qui s'arrête quand on lui donne un coup de pied. Quand l'aîné eut vent de la roue magique, il l'a prise à son cadet, mais ce dernier ne lui a pas dit comment la stopper. Le grand frère s'en alla dans sa maison, située au-dessus d'une rivière. La roue commença à fournir du sel mais l'homme ne savait pas comment l'arrêter. Là, le conteur demande au public s'il avait été à la place du grand frère comme il aurait réagi. Chacun est libre de donner sa réponse et lorsque quelqu'un trouve la solution, le narrateur lui demande s'il assume. Ainsi pour ce conte, la solution est de jeter la roue dans la rivière. Cette dernière mène la roue qui tourne toujours à la mer. Et le conteur de conclure que c'est pour cela que depuis ce temps l'eau de mer est salée...
Des morales bonnes pour le moral
Parfois les contes ont leurs morales, sans faire dans la leçon de morale. Certains contes de «JFQ» Moussoki Mitchum ont également leur morale en guise de conclusion. Il en est ainsi dans «Samba Madima et les Objets Magiques», où l'on peut entendre à la fin : «(...) ce n'est pas parce qu'on est fort, riche, puissant, que l'on doit être au-dessus des autres et que les autres doivent être vos marches pieds».
Ce conte narre l'histoire de Samba Madima qui vivait dans un village dirigé «par un roi, un roi qui régnait sans foi ni loi» et dont «tout le monde avait peur de lui, et personne ne pouvait lever son petit doigt pour le contredire». Samba trouve une marmite magique qui donne de la nourriture à volonté et demande à sa famille de rien en dire. Mais la femme de Samba n'arrive pas à garder le secret très longtemps et la chose vient aux oreilles du roi. Ce dernier confisque la marmite. Et Samba et sa famille se retrouvent face à la famine. Des jours, des semaines, des mois passent. «Puis un jour Samba Madima se ressaisie et se met au travail», intervention du conteur dans sa narration : «On dit souvent que le travail assure l'indépendance». Et de continuer de raconter : «Un matin, un matin pas comme les autres, Samba Madima se lève, son sac à l'épaule, son chapeau sur la tête et la route sous ses pas et le voila parti. Il est déterminé. Il a marché, marché, marché. Il a marché pendant longtemps, fatigué il eut soif (...) un peu plus loin il y avait une rivière. Il avance pour se désaltérer. Il prend de l'eau avec ses deux mains (...) Pendant qu'il buvait il entend une voix (...) Sous l'eau, il y avait quelque chose qui brillait, ça brillait tellement que Samba Madima plonge dans l'eau (...) c'était une pierre, une pierre pas comme les autres, une pierre bien ronde. -Mais depuis quand un homme mange-t-il une pierre pour se nourrir. Il n'avait pas fini sa phrase, qu'il avait reçu des coups sur la figure. Puis la pierre lui dit : - Samba Madima je suis peut-être une pierre, mais je n'apprécie pas quand on m'appelle pierre. Toutes celles et ceux qui m'appellerons pierre, recevrons des coups sur la figure. Mais toi appelle-moi Petit Caillou».
Le roi apprit que Samba avait un sac magique (Samba avait caché le petit caillou dedans). Il le convoqua pour le lui prendre. Mais quand il ouvrit le sac, il n'y trouva que le caillou. Alors «il cria de colère. - Qu'est ce que c'est que ça ! Une pierre Samba Madima ! Le roi n'avait pas fini sa phrase qu'il reçut des coups sur la figure (...) Tous celles et ceux qui prononçaient le mot pierre recevaient des coups sur la figure (...)». Finalement, le roi comprit la morale de l'histoire...


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