La corruption, les malversations et la spéculation sont devenus des maux endémiques de la société tunisienne et le temps n'est plus à se voiler la face et dire que tout va pour le mieux des mondes possibles. L'impunité aidant, ces fléaux se sont propagés dans toutes les couches sociales, à tel point qu'on se demande, maintenant, qui sont ceux qui ne pratiquent pas l'un de ces maux. Aujourd'hui, la conjoncture se prête pour faire le grand ménage, avec un chef du gouvernement qui dispose de tous les pouvoirs, pour deux mois, un ministre d'Etat chargé de la Fonction publique, de la Bonne gouvernance et de la Lutte contre la Corruption qui se prévaut comme étant Monsieur Propre et qui a promis monts et merveilles dans la lutte contre ces maux qui gangrènent la société et l'économie du pays. Entretemps, la crise du coronavirus a offert l'opportunité aux âmes malfaisantes pour agir à leur guise, en mettant le citoyen sur les dents et en faisant flamber, surtout, les prix, à tel point que l'inflation qui avait été maitrisée, durant cinq mois, a rebondi pour atteindre près de 7% et on pense qu'avec les promesses, les corrompus et consorts ne perdent rien pour attendre, si le gouvernement veut récupérer la confiance perdue de tout un peuple. A ce propos, il ne sert à rien de rappeler que les citoyens ont vécu une première déception, avec l'affaire du ministre dont la fille a bousillé une voiture achetée par les deniers publics pour environ 100 mille dinars, sans qu'aucune réaction ne soit faite pour montrer qu'on ne badine pas avec les affaires de l'Etat et que personne n'est au-dessus de la loi. Les autres exemples ne manquent pas, comme celle de cet homme d'affaires de Sfax pris la main dans le sac en train de vendre aux consommateurs des produits périmés. Et il est important que la loi s'applique à tous, sans Le pays est en train de vivre une mutation totale, avec cette crise du Covid-19 qui doit permettre de revoir les comptes et l'espoir est que cette impunité soit bannie de notre comportement quotidien, afin de faire un civisme à toute épreuve. La conjoncture s'y prêtera, dès la levée du confinement général, et il faut que le gouvernement prenne le taureau par les cornes et faire trembler cet édifice de la corruption, des malversations et de la spéculation. L'opportunité est offerte au gouvernement d'Elyès Fakhfakh qui doit repartir du bon pied, surtout qu'il commence à bénéficier d'un capital-confiance à ne pas dilapider.