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Nous sommes tous égaux face à la pandémie…
Publié dans Le Temps le 18 - 04 - 2020

Universitaire, écrivaine et chanteuse parolière, Wafa Ghorbel qui chante et conçoit des projets musicaux, est auteure de« Jasmin noir » et « Le Tango de la déesse des dunes ». Selon elle, nous sommes tous égaux face à la pandémie et on finit toujours par s'adapter, même aux situations les plus critiques.
Comme pour tout le monde, vivre confinés, n'est pas évident ni facile. Mais elle a réussi à dépasser progressivement cet état d'abattement grâce essentiellement à la musique. Elle vient de créer une chanson qui fera partie de son spectacle « Qaça'id », ce qui l'a libérée et incitée à reprendre son écriture.
Le sentiment d'un désert aride
Pour répondre à la question comment je vis le confinement, je ne sais pas, si j'ai une façon particulière de le vivre.
Les deux premières semaines, j'ai sombré dans un état quasi dépressif. Mes spectacles et présentations de romans en Tunisie et en France ont été tous annulés ou reportés, dans le meilleur des cas. La Foire Internationale du Livre de Tunis, l'événement annuel le plus important pour moi comme pour tous les écrivains, a également été reportée. Difficile de faire la part des choses, et de se dire que tout finira par s'arranger. L'impossibilité de se projeter personnellement et cultuellement, est insoutenable.
Par ailleurs, ces chiffres surréalistes annoncés tous les jours de personnes décédées ou atteintes de ce maudit virus, étaient également intolérables, et ont heurté ma sensibilité exacerbée à cause de l'enfermement, et de l'angoisse pour moi-même, pour mes proches, pour mes compatriotes, et pour l'humanité entière. Il m'était impossible de lire et d'écrire. J'ai tenté plusieurs fois de le faire en me mettant en situation. Mon esprit refusait de se concentrer, d'imaginer, de créer. J'avais l'impression que mon cerveau s'était transformé en un désert aride, qu'il avait perdu toute fertilité.
Heureusement, on finit toujours pas s'adapter, même aux situations les plus improbables. Au bout des deux premières semaines, j'ai réussi à dépasser progressivement cet état d'abattement grâce, essentiellement, à la musique. J'ai pu mettre en musique, un poème qui me tenait à cœur et, avec l'aide de mon partenaire musical, l'artiste Hichem Ktari, nous avons pu répéter à distance, et nous avons pu créer une chanson qui fera partie de notre spectacle « Qaça'id » ; projet en cours de conception depuis quelques mois.
Avoir conçu cette chanson, m'a beaucoup libérée et m'a incitée à reprendre mon écriture romanesque abandonnée depuis le début de la crise. Mon roman en cours, repose beaucoup en effet, sur la musique, comme mes deux premiers romans. D'ailleurs, il s'agit de la deuxième suite indépendante du « Jasmin noir », (Maison Tunisienne du Livre, 2016), après « Le Tango de la déesse des dunes », (Maison Tunisienne du Livre, 2017). Ce sera donc, la troisième et dernière partie de la trilogie.
L'urgence de se remettre en question
J'ai pu également reprendre la lecture (même si, généralement, je ne lis pas au moment où j'écris). « L'Aveuglement » (1995) du prix Nobel de littérature, José Saramago, s'est imposé de lui-même comme premier titre puisqu'il met en scène, un thème d'actualité : une épidémie foudroyante frappant tout un pays. Identification garantie !
Par ailleurs, j'essaie d'apprivoiser l'enseignement à distance afin de pouvoir assurer la suite de mes cours universitaires, en attendant la fin du confinement. Je m'occupe également, des cours de mon fils, de la cuisine et des tâches ménagères, comme toute « femme au foyer » digne de ce nom. N'est-ce pas le statut d'une bonne partie des humains en ce moment ? Qu'on soit artiste, écrivain, enseignant, intellectuel, qu'on soit ouvrier, restaurateur, architecte, ingénieur, qu'on soit fonctionnaire, qu'on exerce une profession libérale ou qu'on soit au chômage, on se partage quasiment tous ce même statut. Cela nous apprendra peut-être à le réhabiliter et à remettre en question, toutes les formes fallacieuses de hiérarchie. Nous sommes tous égaux face à la pandémie. Seules nos sensibilités physiques ou psychologiques peuvent nous jouer des tours et nous différencier les uns des autres.
Témoignages recueillis par :


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