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«Tek la runda»
Publié dans Le Temps le 18 - 04 - 2020

Kandy Guira est une artiste burkinabè qui a de l'avenir. Elle était programmée au Marché des Arts du Spectacle d'Abidjan (MASA) pour présenter les morceaux de son album «Tek la runda», qu'elle traduit par «Je prends les rênes», mais qui signifie «à partir d'aujourd'hui, c'est fini» ou «que ce soit la dernière fois». Peu importe la traduction quand le message est le même : l'émancipation de la femme.
Kandy Guira est une artiste burkinabè qui a su trouver sa voix et sa voie dans la vie. Sa voix, elle l'a trouve en étant choriste pour de grands noms de la musique ouest-africaine et en collaborant avec des stars de la scène afro, comme feu Manu Dibango, Cheich Tidiane Seck, ou encore Oumou Sangaré. Et sa voie, après s'être émanciper des traditions qu'on voulait lui imposer. Cette émancipation, elle l'a souhaite à toutes les femmes. C'est le principal thème de son album, «Tek la runda», dont elle a présenté des morceaux lors de ses deux prestations au MASA. «Tek la runda», comme un mot d'ordre. «Tek la runda» qu'elle traduit par «Je prends les rênes» pour donner toute une dimension de femme battante, de femme engagée, et qu'«à partir d'aujourd'hui, c'est fini» les femmes ne se laisseront plus faire. «Tek la runda» aux sonorités afro-pop, électro, saupoudrés de folk, soutenant des paroles fortes. Et il n'y a pas besoin de connaître la langue -Kandy Guira chante en mooré et en dioula, et peu en français- pour comprendre la dimension des paroles, portées par une voix où transpercent la volonté et le courage de dire «Je suis une femme, et j'en suis fière» et d'inciter ses sœurs à être fières de ce qu'elles sont et de s'émanciper des chaînes et des carcans de traditions désuètes et créées par des hommes en mal de virilité et de pouvoir, exploitant la gent féminine. S'émanciper sans pour autant tomber dans le côté obscur de la liberté.
«Tek la runda» est, aussi,consciemment ou inconsciemment, le résultat du parcours personnel de Kandy Guira. Depuis petite, elle savait qu'elle était faite pour la chanson et la musique. Déjà, elle grandit à Abidjan. Et grandir à Abidjan, c'est un peu comme tomber, comme Obélix, dans la marmite de potion magique. Mais, là, point de marmite, mais une ambiance de fête permanente, dans laquelle les gens chantent et dansent à tout bout de... chants.
C'est au Burkina Faso, pays de ses origines, que Kandy Guira va fourbir ses armes vocales, déjà en chantant dans les cabarets locaux, puis en intégrant le groupe Kalianga, et en côtoyant «Abdoulaye Cissé, l'un des grands noms dans la musique burkinabè». Mais sa mère ne voit pas d'un bon œil la direction prise par sa fille ; comme beaucoup de mères d'ailleurs, «engluées» dans une éducation traditionnelle. D'ailleurs, son premier album, Kandy Guira va le dédier à sa mère puisqu'elle l'intitule «M'ba», soit la mère, lui prouvant, quelque part, que l'on pouvait être femme, prendre des libertés et arriver à laisser son empreinte dans le monde de la musique, sans tomber dans la décadence.
Kandy Guira a su prendre les rênes. Il lui reste maintenant qu'à bien les tenir et continuer à prouver qu'elle peut galoper sur ses propres chevaux sans que personne n'est à les diriger...


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