Les nerfs de tout le monde sont à fleur de peau et il est nécessaire de veiller à ce qu'il n'y ait pas d'accrocs, afin que la situation ne s'embrase pas, par la faute d'une organisation défectueuse, de mauvaises manipulations ou des promesses qui ne sont pas tenues. Tous les jours nous apportent des surprises à ce niveau, depuis un certain temps, alors que les citoyens cherchent à croire en les promesses des responsables qui, par leur comportement, font preuve d'une grande irresponsabilité. A cet effet, il faut avoir vécu les 14 jours de confinement et, surtout, l'isolement obligatoire, avec toutes les souffrances qui l'accompagne, pour comprendre ce qui a été enduré par les citoyens qui ont été maintenus « de force » sur l'île de Djerba qui avait été considérée comme un foyer de contamination, avec un blocage total. Aujourd'hui, c'est la libération pour eux, avec la promesse d'un retour de chacune des personnes isolées vers leurs gouvernorats d'origine. Malheureusement, l'organisation des départs a connu certains contretemps, par la faute de ce qui en avaient la charge. La tension qui en a découlé aurait pu provoquer une catastrophe. Plusieurs personnes et familles bloquées depuis le mois de mars sur l'île de Djerba sont sorties, vendredi, dans la rue pour exprimer leur protestation face au laxisme des autorités à leur autoriser de quitter l'île, pour retourner à leurs gouvernorats respectifs. Des manifestants ont menacé de s'immoler par le feu alors que d'autres ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre qui sont intervenues en utilisant du gaz lacrymogène pour les disperser. Certains regrettent la détérioration de leur situation psychique et financière et sont dans l'incapacité de payer leurs loyers et charges à cause de la suspension de leurs activités et la perte de leurs boulots notamment dans les secteurs du bâtiment et du tourisme. Ils affirment qu'à la demande des autorités locales à Djerba depuis jeudi, ils ont inscrit leurs identités et leurs adresses sur des listes, rempli des fiches d'information et subi des mesures de température corporelle et ce afin de faciliter leur transfert et placement en quarantaine dans leurs régions respectives. En dépit de ces procédures, les protestataires déplorent qu'aucun moyen de transport ne leur a été fourni vendredi, et même ceux qui possèdent leur propre voiture n'ont pas été autorisés de sortir. Environ 3000 personnes originaires de 18 gouvernorats sont restées bloqués à Djerba proclamée depuis fin mars foyer de contamination au Covid-19. Ils ont été rassemblés dans trois stades, dans les délégations d'Ajim, de Houmet Souk et de Midoune. Mais, après les mesures de contrôle, il s'est avéré que les bus n'étaient pas en nombre suffisant La situation a dégénéré, particulièrement à Midoune, avec des affrontements avec les forces de l'ordre et des tentatives de quitter l'île via la route romaine. La police a dû faire usage de bombes lacrymogènes pour disperser les groupes récalcitrants. Ainsi, par la faute d'une mauvaise communication, on aurait pu vivre des catastrophes. Malheureusement, d'autres bévues ont accompagné les mesures de confinement et de lutte contre la propagation du Covid-19. Il suffit de se rappeler les passagers de l'avion en provenance de Turquie qui se sont éparpillés dans la nature à leur arrivée, parce que le comité d'accueil n'avait pas fait son travail convenablement. L'inconscience des citoyens a causé de nombreux dégâts, mais l'irresponsabilité des politiques est bien pire.