Nom de code : « 27 ». Si on comptabilise, ça fait un chiffre cabalistique. A part ça ? A part ça, que l'on aime, ou pas, cela demeure une fiction. Pourquoi chercher midi à quatorze heures ? Le feuilleton « 27 » serait un hommage à l'armée tunisienne. Et pourrait s'inspirer de faits vrais, qui en auraient nourri la trame, en sourdine, sans pour autant verser dans un penchant, qui serait plus près du documentaire, que de la fiction en tant que telle. Pourrait. Mais l'enjeu réel n'est pas là, ce qui pourrait gêner aux entournures aussi. Sauf que dans les deux cas de figure : qu'il s'agisse d'établir une manière d'empathie, entre le téléspectateur potentiel, et ce que son imaginaire pourrait engranger, comme images mentales, liées à l'armée, en lui permettant de donner corps et forme, à ses fantasmes en la matière, s'il en est, ou qu'il s'agisse, tout simplement, de rendre à César, ce qui n'a jamais cessé de lui appartenir, mais qu'on lui dénie parfois, par bêtise ou par oubli, le fait est, qu'en aucune façon, que la fiction ait pu atteindre sa cible, ou pas, et réussir son défi artistique dans la foulée, ou pas d'ailleurs, le prestige, et l'aura de la « grande muette », dans l'imaginaire collectif d'une façon générale, ne peut être entamé. Pour une raison bien simple : les Tunisiens ont une confiance aveugle en leur armée. Tous corps confondus. Et cela ne date pas d'hier. Les exceptions qui ne font pas la règle, ne la feront pas non plus en ce cas de figure. Historiquement, et depuis sa création, après l'indépendance, par le « combattant suprême » Habib Bourguiba, l'armée tunisienne a su être égale à elle-même. Discrète et sur la réserve, pour ne pas se désavouer, efficace et citoyenne, par essence et par vocation, altière et pourtant très proche du peuple, de par ses positionnements et par sa position, elle ne cherche pas les hommages car elle force l'admiration, et ne cherche pas à tout prix la lumière, puisqu'elle sait pertinemment, que si elle demeure, par-delà le passage des ans, l'institution la plus respectée de la République, c'est qu'elle n'a jamais failli à son code d'honneur. Les individus peuvent faillir, mais pas l'institution. Son socle est très solide. Tous ses fondements, aussi.