La nouvelle série intitulée : « Hkeyet Amamou » (Les histoires d'Amamou) que diffuse la chaîne privée « Zeitouna » juste après la rupture du jeûne, en ce mois de Ramadan ne manque pas d'intérêt. Une évocation historique et en quelques minutes qui raconte les détails de l'évolution à travers l'histoire de rues et d'avenues de la capitale et de ses banlieues. Pourquoi pas ? Présentée dans un cadre purement tunisien par l'historien Abdessattar Amamou et non moins bon narrateur, ce programme nous apporte moult détails historiques sur une artère de Tunis à travers plusieurs périodes de son histoire. Le début et la fin de l'émission narrative sont précédés par le son d'un petit clocher qu'agite le présentateur. Cela rappelle le coup de gong qui précédait et concluait à la radio nationale les contes de feu Abdelaziz Laroui. L'historien Abdessattar Amamou n'est pas comme sorti d'une autre époque, il nous emmène allègrement vers des lieux qu'il connait par cœur s'accrochant à des détails qu'il a vécus ou qui lui ont été racontés par ses aïeux ou d'autres gens. Une manne de nouveaux détails sur une rue ou une avenue que le citoyen lambda a certainement traversée ou traverse souvent sans se soucier de l'origine de son appellation actuelle ou ancienne. Et même si un autre citoyen lambda en sait quelque chose, Abdessattar Amamou lui en dira encore plus avec parfois un détail inédit. L'épisode consacré à la rue Mongi Slim a fait rappeler à ceux qui le savaient ou appris à ceux qui l'ignoraient que cette artère était constituée par deux, sinon par trois rues si l'on compte le rue « Ezraria » ou plus précisément « Ezredia » où se trouvaient les vendeurs d'épices et fruits secs où n'en reste aujourd'hui qu'une seule échoppe. Cela se poursuivait par la rue Bab Carthagenna pour porter la rue des Maltais, quelques centaines de mètres plus loin. Et dans cette rue, il existe une petite mosquée, celle de la Zitouna à ne pas confondre avec la grande Mosquée du même nom située pas plus loin et en haut des souks. Et pour revenir à Mongi Slim (1908-1969), cet homme politique et diplomate tunisien a été parmi les bâtisseurs de la Tunisie moderne et a participé à la lutte nationale. Il avait présidé, entre 1961 et 1962, l'Assemblée Générale des Nations Unies. Quant à l'épisode réservé à la rue Bir Lahjar entre le boulevard Bab Bnet et la Place Romdhane Bey, plusieurs détails nous ont appris qu'elle s'arrêtait à la rue Dar El Jeld et qu'elle avait été annexée à la partie réservée à l'ancienne demeure de Hammouda Pacha, le souverain de la Tunisie. Un autre épisode a porté sur l'ancienne plage de Tunis qui longeait l'actuelle avenue Mohamed V. Le rappel de cette avenue qui portait le nom de Léon Gambetta, l'homme politique français du 19è siècle. Abdessattar Amamou nous a rappelé que l'Avenue Mohamed V a été inaugurée par lui-même au lendemain des indépendances du Maroc (2 mars 1956) et de la Tunisie (20 mars 1956.) Il avait été l'invité du dernier Bey de Tunis Sidi Mohamed Lamine Pacha Bey. Quant à l'ancienne plage de Tunis, elle se situait au début de ce qui est connu aujourd'hui par le Lac 1, 2,…Après son épuration, sa revivification et la couverture en sable de sa première partie qui commençait face au canal menant au port de Tunis. Et nous donnerons un détail sur ce lieu, détail annoncé à la fin des années quatre vingt du siècle dernier. Le lac de Tunis était devenu accessible à la nage. Ce détail avait été tu et abandonné, vu que les projets commerciaux et touristiques l'avaient remporté. Certes, il n'y avait plus d'odeurs nauséabondes à Tunis en été, mais le meilleur détail avait été « étouffé. » L'auteur de ces lignes ne se déplace jamais au Lac pour ne pas avoir mal au cœur devant un lieu de rêve non exploité, sinon par les investisseurs tunisiens et étrangers porteurs de projets. Et ceci est une autre paire de manches.