L'impact du COVID 19 sur l'ensemble des activités économiques, sociales et culturelles est sans précédent dans l'histoire de l'humanité, il a affecté particulièrement la santé des humains, d'où la principale préoccupation des Etats à arrêter sa propagation et de réfléchir à l'après catastrophe. Le secteur du tourisme dont le fondement est la mobilité, le déplacement et le contact avec l'autre (surtout les populations étrangères), considéré depuis des décennies comme une aubaine économique dans le monde a été touché en plein cœur par le minuscule virus. Le secteur représente 10% de la richesse mondiale et affiche depuis des décennies une croissance à la hausse, 6% en 2018 (dernier chiffre) selon l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT). Jusqu'au mois de février dernier, les experts et les professionnels, toutes catégories, étudiaient, projetaient, planifiaient les vacances des humains, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ô combien idéaliste, a même fourni des chiffres jusqu'à… 2030 : 1,8 milliard de voyageurs à travers le monde en 2030, indique-t-elle, contre 1, 4 milliard en 2018. Fini les prévisions et les calculs à court ou à long terme, exit les études de marché et le partage des régions, les bassins touristiques et les prés carrés des riches en mal de dépaysement : le Covid-19, tel un « boa constrictor » a étouffé toute forme de respiration et d'optimisme. Tous les métiers liés au tourisme -qui représente 1 emploi sur 11 dans le monde- et ses composantes, comme les transports, les voyages, l'hôtellerie, la restauration, l'artisanat, le divertissement et tout ce qui soutient la socialisation, ont été touchés et en souffrent douloureusement. Le secteur est actuellement un corps quasi mort. « Tout le pouvoir et toute la parole est au médecin », remarquait récemment le romancier Erri de Luca, à propos du Covid-19. Face à cette guerre contre un ennemi invisible, les gouvernants ont déclenché les sirènes d'alerte, le confinement total, autrement dit la mise en veilleuse des déplacements, la ligne de démarcation est tracée, les tranchées sont creusées, par ici la santé des populations, en face l'économie, la situation est cornélienne. Les experts internationaux en tourisme réfléchissent, pensent, planchent sur les comportements d'après virus, raisonnent sur la mobilité, examinent les distances des corps dans les rassemblements etc. Résultats jusqu'à ces jour : les avis partent en feux d'artifice, on navigue à vue. Nous y reviendrons. Et en Tunisie ? En 2019, le tourisme vient à peine de récupérer sa santé, les objectifs tracés par le ministre René Trabelsi (novembre 2018- février 2019) ont été atteints et les chiffres, satisfaisants. Grâce à la force des bras, l'intelligence des cerveaux et la synergie entre les opérateurs professionnels et l'administration, les chiffres des entrées et des recettes ont substantiellement augmenté (9, 430 millions d'entrées, soit une progression de 13,6% ; et 5619,2 millions de dinars de recettes, soit une augmentation de 35,7%). Début 2020, les professionnels gonflés, par un rendement opulent et une euphorie grisante préparaient leurs troupes, lustrant leurs produits et leurs bagages, affinant leurs concepts et leurs arguments de vente, ils devaient participer aux salons touristiques, pressentant avec l'optimisme requis une année faste et meilleure. On commence, non sans raison à spéculer sur les statistiques, la croissance du nombre d'entrées et de devises attendues. A peine le 2ème trimestre entamé, que le monstre, dénommé Covid-19 apparut, balayant espoirs et enthousiasme ; mettant à terre les bonnes volontés et les décisions convenues. Le secteur se trouve en position de hors jeu, attaqués frontalement et sans ménagement, les professionnels sont désemparés. Les responsables conjecturent et se débattent actuellement sur le très court terme, l'été prochain peut-être, l'arrière-saison, probablement, l'année prochaine, qui sait ? Tout se conjugue désormais au conditionnel. Les responsables, l'administration, les professionnels, sont dans la tourmente, comment résoudre une crise dont personne ne détient encore les données économiques, ni les éléments d'analyse ? L'avenir devient si incertain, le ciel se couvre. Tous aux abris !