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Pratiques coloniales et injustice
Publié dans Le Temps le 05 - 06 - 2020

«Ville cruelle» (1954) est le premier roman de l'écrivain camerounais Eza Boto, plus connu sous le nom de Mongo Béti. Un roman dont l'action se situe dans les années 30, dans un contexte colonial fort.
«Ville cruelle», roman d'Eza Boto alias Mongo Béti, raconte les tribulations de Banda, un jeune homme, que sa mère veut voir absolument marié avant de mourir. Mais il faut beaucoup d'argent pour la dot. Banda a hérité de son père un champ de cacao. La récolte est bonne et il se rend à la ville pour la vendre. Mais voilà que les contrôleurs sous les ordres des commerçants grecs décident de détruire la récolte, la jugeant de mauvaise qualité. Dans ces déboires, il rencontre Odilia et son frère Koumé. Dès lors, sa vision des choses va complètement changer.
L'un des thèmes principaux du roman est sans nul doute les pratiques coloniales. La ville dans laquelle se rend Banda pour vendre son cacao est divisée en deux : au Nord la Tanga réservée aux «indigènes», miséreuse, au Sud la Tanga réservée aux étrangers occidentaux, aux colons, où se trouvent l'administration (au sommet de la colline), les forces de l'ordre, les centres commerciaux des Grecs, les usines, les comptoirs d'achats de cacao, etc. Cette description d'une ville scindée en deux parties distinctes et opposées peut être considérée comme une métaphore de la situation coloniale, dont les pratiques sont mues par l'atrocité : réduire à la plus misérable créature tout indigène qui essaye de lever la tête et de réclamer ses droits.
De cette dissidence, vont naître la violence, l'exploitation, la corruption, l'injustice, etc. Tout cela représente le deuxième groupe thématique du roman. Le troisième groupe qui ne revient pas touche est l'amour filial et la solidarité. D'autres thèmes sont sous-jacents et peuvent s'incorporer dans un groupe ou dans un autre comme la religion, la politique.
Dans son roman, Eza Boto a donné ses réflexions sur la négritude. Pour l'auteur camerounais, la négritude blâme de manière clair l'oppression occidentale. L'écrivain a formulé sa critique du colonialisme à travers la négritude, et ce, au nom d'une société traditionnelle d'autant plus idéalisée qu'elle avait disparu, précisément suite à l'arrivée des Blancs», même si, paradoxalement, il a relativisé la valeur des traditions. Cette dualité entre colonialisme/colonisation et tradition se retrouve dans l'opposition entre le discours de la mainmise des Occidentaux, notamment des commerçants grecs, et celui que mène les anciens, comme Tonga l'oncle de Banda. Ainsi, Tonga essaye d'asseoir son autorité auprès de son neveu en critiquant les Blancs : «Ce que nous vous disons, nous les vieilles gens, c'est seulement ceci : "Ne quittez pas la voie de vos pères pour suivre les Blancs ; ces gens-là ne cherchent qu'à vous tromper. Un Blanc ça n'a jamais souhaité que gagner beaucoup d'argent. [...] Que vous apportent-ils ? Rien. Que vous laissent-ils ? Rien, pas même un peu d'argent. Rien que le mépris pour les vôtres, pour ceux qui vous ont donné le jour..." » (p. 124).
Ainsi, la jeunesse de l'époque -rappelons que l'action de «Ville cruelle» se situe dans les années 30- est tiraillée par deux pouvoirs : la tradition et la colonisation, qui la maintiennent bloquée dans une sorte de carcan ou un étau l'empêchant d'évoluer à son aise.


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