Les Tunisiens sont en voie de perdre ce qui les avait aidés en grande partie à vaincre le coronavirus, leur régime alimentaire et leur cuisine traditionnelle, selon des commentateurs. Des enquêtes récentes ont établi que seulement 29% des Tunisiens, seulement, disent préférer « consommer tunisien ». Il est vrai que consommer est plus vaste que manger et prendre des aliments, car on consomme aussi l'électricité, mais les études ainsi que l'observation de tous les jours montrent que le régime alimentaire des tunisiens s'occidentalise au même titre que les divers autres aspects de leur vie. La pizza, entre autres mets d'origine occidentale, attire aujourd'hui davantage que le couscous national, autrefois mangé tous les jours, si ce n'est au déjeuner, c'est au diner. D'aucuns attribuent une bonne part de ces changements à la cherté croissante de nos produits de terroir, légumes, fruits, huile d'olive, viande ovine et bovine, les comparant au recours quasi massif des consommateurs tunisiens au marché parallèle et à la friperie pour se vêtir, en raison des bas prix de leur offre. Le rapport entre alimentation et santé est connu depuis très longtemps. Les chroniqueurs de l'antiquité grecque ne rataient pas d'occasions pour mettre en exergue la santé de fer des populations berbères d'Afrique du Nord, en raison de la frugalité de leur régime alimentaire, faisaient-ils remarquer. Au même moment, des chroniqueurs arabes de l'âge classique reprochaient aux habitants de nos pays à leur époque leur préférence marquée pour la viande de poulet, à l'origine de « leur soumission et de leur hypocrisie », disaient-ils. La disproportion concernant la diffusion du coronavirus dans les grands pays de l'Occident et les petits pays d'Afrique du Nord, entre autres (très importante chez les premiers et faibles chez les seconds) s'explique, d'après certains, par la nature de leurs régimes alimentaires, ou plus exactement par les effets cumulés de leurs régimes alimentaires. Vertu nutritive Des études effectuées à l'occasion de coronavirus ont établi, justement, que les personnes souffrant d'affections préexistantes liées à l'alimentation telles que l'obésité, les maladies cardiaques et le diabète, développent des formes plus graves de la maladie. Grâce à leur importante teneur en vitamine C, les fruits et légumes crus de nos pays, persil, piment, poivron rouge, orange, parallèlement à l'huile d'olive, en raison de sa bonne graisse, ont prouvé, de nouveau, par la même circonstance, leur vertu nutritive de première classe.