La saison estivale se définit, généralement, par les plaisirs divers, les baignades, les spectacles et la distraction. Qui dit « été », dit vacances, évasion, amusement et fugue vers un monde idyllique merveilleux. Les vacanciers, grands et petits, se préparent à l'avance pour profiter pleinement du temps ensoleillé, voyager et passer d'agréables moments avec leurs familles. Par ailleurs, à l'autre bout du fil, nous retrouvons des êtres pour qui l'été n'est autre qu'une opportunité à saisir pour travailler et gagner de l'argent. Il s'agit bel et bien de cette catégorie de peuple tant démunie et délaissée composée, essentiellement de jeunes gens, adeptes des travaux saisonniers. Nécessité et besoin forcent ces derniers à faire de leur mieux en vue de gagner leur pain quotidien mais aussi de se procurer de l'argent, à préserver pour les charges de la reprise scolaire ou universitaire. En effet, les fournitures, l'inscription, le loyer sont les préoccupations majeures des étudiants, à la recherche, à tout prix, d'un avenir radieux, apte d'alléger leur misère. Par le travail, on franchit certes les seuils du dénuement, on témoigne d'une personnalité exceptionnelle et nous épargne plaintes et lamentations. Néanmoins, au lieu de motiver ces jeunes, de les aider à vaincre leurs déchéances, de solliciter leurs nobles intentions et de booster davantage leurs talents et ambitions, maints patrons, directeurs ou chefs d'entreprises, imbus de leurs pouvoirs, en profitent pour avilir ces personnes, les humilier en rabaissant leurs orgueils et en leur manquant, à chaque fois, de respect. Ce comportement dédaigneux les rend fragiles, sensibles aux injures : « Je ne supporte plus la maltraitance de ces personnes qui souffrent un complexe de supériorité, j'ai beau être vexé, offensé et indigné, moi qui ai réussi brillamment mon parcours. Je ne tolère pas cet irrespect et ce mépris. Nous sommes, en fin de compte, tous égaux : nul n'est mieux que l'autre », tel était le témoignage poignant de Mejdi, un jeune étudiant, obligé de travailler pour faire vivre sa sœur orpheline. Ayons donc pitié de ces pauvres personnes, qui se sacrifient prestige et décence pour se prémunir d'une vie saine et sereine ! Le travail, quelle que soit sa nature, est chose noble qui éloigne de nous « trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin », pour reprendre ainsi Voltaire ... Cessons donc de tirer profit de ces esprits clairvoyants, de les bafouer en les bombardant d'heures supplémentaires et en faisant d'eux des machines destinées à exécuter les ordres ! Le travail est un plaisir et non une corvée ... !