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«Docteur ? Non, Imam c'est plus sûr !»
Publié dans Le Temps le 08 - 07 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Il n'y a pas que Tataouine. Il n'y a pas que les demandeurs d'emploi qui ne portent pas de diplômes supérieurs. En aval et en amont, le chômage se généralise et il est en train d'atteindre des pics jamais enregistrés auparavant. Selon des prévisions réalistes, ce taux va crescendo pour atteindre les proportions de 15, 1% (4 millions 190. 300 chômeurs), ce qui n'augure rien de bon pour une paix sociale, plus que jamais hypothétique aujourd'hui.
Il y a quelques jours, des photos ont mis en scène une joie plutôt « désabusée » les lauréats de la 50ème flopée de promotion des nouveaux médecins. « Joie désabusée » ? Oui, parce que c'est maintenant que commence, pour eux, le chemin de croix. Ils vont devoir rechercher des affectations dans des hôpitaux devenus obsolètes- le cas de l'hôpital la Rabta exposé dans notre édition d'hier en est symptomatique.
La croix et la bannière
Aller vers la spécialisation ? Là, c'est plus que le chemin de croix. C'est la croix et la bannière. L'Etat –schizophrène- investit dans leur formation. Mais, il ne peut pas tous les employer. Les cliniques privées, elles, jouent plutôt au rabais. La Tunisie compte actuellement 15 mille médecins en exercice. Le cursus de formation d'un médecin coûte envions 15 mille dinars par tête de pipe. Avouons donc, qu'en termes de retour d'investissement, l'Etat, depuis déjà l'ancien régime, fait mal ses comptes. Et, de surcroît, il est impuissant face à la vague d'exode. En 2015, ils ont été 222 médecins à choisir l'Exodus. En 2018, le chiffre a doublé : 466 départs. En tous les cas, le phénomène de la fuite des cerveaux n'est pas nouveau. A ses heures, Bourguiba l'avait soulevé. Mais il s'était, en l'occurrence, attaqué aux symptômes du mal. Pas à ses origines.
Les nouveaux médecins restent, néanmoins, mieux nantis que les diplômés des autres filières. Les docteurs et autres doctorants au chômage -il y en a même qui sont en chômage depuis vingt ans- sont en sit-in ouvert depuis quelques jours devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Hier, bon nombre parmi eux, ont observé un rassemblement Place de la Kasbah. Le dialogue et les promesses du ministre ne les ont pas satisfaits. Ils ne sont pas encore disposés à vivre d'amour et d'eau fraîche. Parce que le nombre de docteurs/doctorants a connu une explosion exponentielle. Il avoisine le seuil des 3500, au total des docteurs qui sont près de cinq mille. Quant aux thésards, ils sont au nombre de 11 mille.
L'ennui, c'est que les filières en question ne sauraient être résorbées par l'Etat, et lui seul. Elles sont, par ailleurs, trop longues, et surtout en ce qui concerne la recherche. Plus encore, le marché privé de l'emploi est plus que jamais réticent en termes d'employabilité. Le marché privé juge, en effet, que le profil des docteurs et autres doctorants, ne correspond pas à ses exigences de performance et du « prêt à employer ». Au mieux, c'est des contrats précaires. Au pire, une interview sans lendemain.
Diplômes dépréciés
Dans l'une de nos récentes éditions, Le Temps ouvrait avec cette manchette (samedi 4 juillet traitant du même sujet) : « L'aveu manifeste de la faillite de notre école ». Le débouché, l'aboutissement de ce long cursus de doctorat troisième cycle, c'est normalement une place dans l'enseignement supérieur. Or, l'ennui c'est que, d'une part, les docteurs en fonction vont à la retraite à l'âge de 65 ans, dans un cursus de maturation les habilitant à encadrer et former les doctorants. Et c'est la règle, presque partout dans le monde.
Mais, d'autre part, ces docteurs et ces doctorants au chômage paient le tribut de la stérilisation des diplômes supérieurs, et cela commence déjà depuis l'orientation. C'est que, depuis au moins trois décennies, l'enseignement a perdu sa valeur sélective. Lorsqu'on remporte son bac avec des 19/20, chose impensable des temps de Mahmoud Messadi, le but est politique, et surtout avec Ben Ali : la paix sociale et le fourre-tout au nom de « l'excellence ». Gagnons du temps, en somme. Au final, le marché de l'emploi tranchera. Quant à l'Etat, ses quotas de recrutement restent, pour le moins avares, si elles ne sont pas clientélistes. Une profusion de filières, pour la plupart contre-productives, associée à une négligence manifeste de la formation professionnelle. Voilà, donc, comment les débouchés et les horizons face aux docteurs/doctorants se sont rétrécis comme une peau de chagrin. Et, c'est le cercle vicieux.
...Entre temps, pas de soucis
pour les imams
La grogne des docteurs au chômage coïncide avec une béatitude dans laquelle baignent ceux qui ont choisi les filières religieuses. Un communiqué publié par le très suspect « Centre d'études sur l'islam et la démocratie », dirigé depuis les Etats-Unis par un Nahdhaoui convaincu, Radhouane Masmoudi, annonce que le CSID se prépare, en collaboration avec le ministère des Affaires religieuses (très grave, et cela a été aussi traité par notre journal) une session de formation de 800 acteurs religieux appartenant à dix différents gouvernorats. Le CSID ne fait que persister et signer : en 2017/2018, il avait fait le même coup avec la formation de 400 imams, dans ce qu'il baptise le projet : « Main dans la main ». Radhouane Masmoudi, très long bras dans la confrérie des Frères musulmans et dont le centre est entièrement financé par la Qatar, est au service d'Ennahdha dans le projet d'islamisation de la société tunisienne. La société civile a aussitôt bougé, et surtout au regard de l'implication du ministère des Affaires religieuses. Elle en appelle à l'intervention du Président de la République, en vertu de l'article 6 de la constitution, article qui stipule que « L'Etat assure la neutralité des mosquées et des lieux du culte par rapport aux partis ». Or, la Tunisie compte (chiffres de 2019) quelque 6085 mosquées, 4805 imams et 600 prédicateurs religieux qui n'ont pas à affronter les affres du chômage. Leur nombre dépasse même les docteurs tous réunis, entre ceux qui ont un emploi et ceux qui sont au chômage.
Voilà, donc, une filière sûre. Et, voilà l'énième illustration des contrastes et des paradoxes d'un enseignement dénaturé et à deux vitesses. Entre ceux qui s'usent pour décrocher un doctorat pour ensuite se retrouver en marge de la population active. Et ceux qui choisissent les voies impénétrables des « seigneurs » (nous allions dire « saigneurs » du pays), depuis bientôt une décennie.
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